A quoi bon se cultiver ?
Publié le 10/02/2010
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A quoi bon se cultiver ?
Être cultivé, c’est avoir de la culture. Or, lorsque l’on emploie le terme de culture au singulier, on renvoie au fait que l’humanité dans son ensemble se caractérise par sa capacité à accumuler et à transmettre une expérience, notamment dans un ensemble d’activités comme les arts ou la science, c'est-à-dire le dans domaine de la pensée en général. Le devoir est quant à lui un concept qui appartient à la sphère de la morale, et désigne l’obligation morale en tant que telle. On voit donc que ces deux concepts appartiennent à des domaines qui se donnent a priori comme n’entretenant aucun rapport direct entre eux. En effet en quoi le fait de cultiver la pensée, d’apprendre par exemple une langue morte, pourrait-il avoir un quelconque impact dans le domaine de la moralité ? On peut tout d’abord remarquer que le premier devoir d’un être humain consiste à respecter l’humanité, que ce soit celle d’autrui ou celle de sa propre personne. Mais on peut envisager que le devoir comporte des strates multiples. Ainsi on peut envisager que lorsqu’un être a la capacité de faire certaines choses il a le devoir de les faire, au sens où il se doit à lui-même de réaliser pleinement toutes ses potentialités. La culture serait donc d’abord un devoir que l’on se doit à soi-même (parce que l’on peut apprendre et qu’on se réalise plus en le faisant qu’en ne le faisant pas). Mais on peut aussi envisager que la culture, loin de servir la moralité, la dessert, au sens où elle introduit dans le cœur humain une envie de se faire valoir par sa culture au détriment de l’autre, et détourne donc du devoir que l’on a envers les autres. Ce n’est donc pas en soi le fait d’être cultivé qui peut être un devoir, car l’utilisation que l’on fait de la culture peut nous détourner de notre devoir ou au contraire nous en rapprocher. Par contre le fait de faire un bon usage de notre culture peut être un devoir, et cela passe d’abord par le fait de réaliser que la culture ne vaut pas par elle-même mais par le bon usage que l’on en fait.
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