A quelles conditions une expérience peut-elle être considérée comme scientifique
Publié le 21/03/2004
Extrait du document
«
être scientifique ».Dire cela n'est-ce pas affirmer aussi que les conditions de l'expérience scientifique ne sont pas universelles ?Dire cela ne serait-ce pas mettre l'accent sur ce qui fonde la scientificité de chaque science ? Or ne savons-nouspas que ce fondement est à chaque fois «original» ?
INDICATIONS DE LECTURE
• Introduction à l'étude de la médecine expérimentale de Claude Bernard (Gallimard).• La Méthode expérimentale de Bénézé (P.U.F., collection « Initiation philosophique »).• Le rationalisme appliqué de Bachelard (Vrin).• Lire «Le Capital» de Louis Althusser (Maspéro).(On y trouvera de nombreuses indications sur les notions d'objet scientifique, de révolution scientifique, etc.considérées du point de vue de l'épistémologie moderne.)• Initiations à la physique de Max Planck (Flammarion).
(Où l'on verra, notamment pages 30-32, qu'une questionscientifique n'a de sens que dans une théorie scientifique.)• La logique de la découverte scientifique de Popper (Payot).Citation (page 107) : «Aussi est-ce lui (le théoricien) qui montre la voie à l'expérimentateur.
Mais ce dernier lui-même n'a pas pour tâche principale de faire des observations précises; son travail à lui aussi est pour une large partd'espèce théorique.
La théorie commande le travail expérimental de sa conception aux derniers maniements enlaboratoire.
»• La théorie physique.
Son objet.
Sa structure de Duhem (Editions Marcel Rivière).Citation (page 304) : «Chercher à séparer chacune des hypothèses de la physique théorique des autressuppositions sur lesquelles repose cette science, afin de la soumettre isolément au contrôle de l'observation, c'estpoursuivre une chimère; car la réalisation et l'interprétation de n'importe quelle expérience de physique impliquentadhésion à tout un ensemble de propositions théoriques.»
Analyse du sujet: Il faut commencer par définir ce qu'est l'expérience, et réfléchir dans quels domaines le terme s'applique: L'expérience d'un homme a lieu tout au long de sa vie, on fait tous l'expérience du monde qui nous entoure.
Mais,l'expérience doit aussi produire une modification dans le sujet de l'expérience de telle manière que l'expérienceproduit une sorte de savoir qui reste à définir.
Une grande expérience permet d'ajuster plus justement soncomportement en vue d'une certaine fin.
Mais dans le champ de la science, l'expérience est quelque chose de plus précis, de plus défini.
Toute expérience,en effet ne présente pas la rigueur méthodique adéquate pour en déduire une loi scientifique.
Elle doit présenterpour être validée en tant qu'expérience scientifique certains critères.
Ainsi, le sujet pose la question de la scientificité d'une expérience et plus précisément ce qui différenciel'expérience scientifique de l'expérience de tous les jours.
Or, la difficulté réside dans l'existence de critères objectifs qui nous permet avec certitude de qualifier uneexpérience de scientifique.
Le problème est, par ailleurs, d'autant plus complexe qu'il n'existe peut-être pas un seul modèle de l'expériencescientifique selon la science dont il est question.
Si, par exemple, l'expérience scientifique doit supposer une activitéde l'expérimentateur et un contrôle certains sur tout ce qui entre en jeu dans l'expérience, y a-t-il des expériencesscientifiques possibles pour les sciences humaines ?
Problématisation:
Le critère de scientificité de l'expérience est susceptible de varier.
Telle expérience validée à une certaine époquene l'est plus aujourd'hui.
En quoi l'expérience scientifique doit-elle présenter certains critères que l'expérience banaleet quotidienne n'a pas? 1.
La place de l'expérience dans la science.
a) L'expérience occupe dans la philosophie de la connaissance une place centrale.
Pour la tradition empiriste,représenté par Locke puis par Hume, tout nous vient de l'expérience.
Il n'y a pas de connaissance innée.
Pour Hume,les lois que l'on découvre sont inférées de la répétition d'une même expérience.
De l'habitude de voir le soleil se leverchaque jour j'en infère que le soleil se lèvera toujours.
Ce processus est l'induction.
L'observation du monde me faitpenser l'existence d'un rapport entre deux faits, mais je n'ai aucune certitude quand à la véracité de ce rapport.C'est de cette incertitude que naît le scepticisme de Hume.
Dans le cas de l'observation, l'expérience vient avantl'émission d'hypothèses, j'émets des hypothèses qui correspondent à l'ordre du monde.b) L'observation est donc fondamentale pour découvrir les lois de la nature.
Comment, en effet, si je n'observe pasla nature pourrais-je en découvrir les lois? Cela ne serait possible que si je les connaissais de façon innée.
Or, si celaétait vrai, il n' y aurait pas de recherche scientifique.c) L'expérience quotidienne présente néanmoins un défaut fondamental: Si je vois un évènement B à la suite d'unévènement A, je peux en induire un rapport de causalité entre les deux sans qu'objectivement il y en ait un.
Parexemple le fait de voir une fois la pluie succéder au chant, ne permet pas d'affirmer de façon sérieuse unquelquonque rapport de causalité entre les deux.
Par contre, la répétition de cet évènement peut m'amener à.
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