A QUELLES CONDITIONS UN ETAT PEUT-IL ÊTRE LÉGITIME ?
Publié le 25/01/2020
Extrait du document
• Deux pensées de l'État s'opposent, qui renvoient finalement à deux pensées de l'homme :
- soit l'homme est à accepter tel qu'il est, avec ses craintes et ses faiblesses, ses désirs et sa violence, ses capacités à défendre ses intérêts propres - dans ce cas, un « État-gendarme » paraît légitime en tant que garde-fou minimal pour rendre la paix sociale possible; l'État n'est alors qu'un moyen au service des intérêts individuels;
- soit l'homme est pensé comme devant accéder à la liberté, cette liberté tenant à sa capacité de délibérer et de conférer à ses décisions et à ses actes une valeur potentiellement universelle. Dans ce cas, l'État ne se réduit pas à un organisme chargé du bon fonctionnement de la société, mais devient le garant d'un idéal - l'éducation à la liberté et le développement parle citoyen de sa raison - que la seule poursuite de ses intérêts propres limiterait à un calcul d'intérêt.
«
cachots : en est-ce assez pour s'y trouver bien?» (Du contrat social,
1, 4).
La vraie valeur à préserver, qui fait l'humanité de l'homme, est
la liberté, définie comme l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite -
Ill formule que traduit exactement le terme d'autonomie.
Pour
~ Rousseau, l'histoire contingente des hommes a rendu inévitable la
vie en société.
Cependant, celle-ci peut ressembler à ce que Hobbes
1- plaçait illusoirement dans un état de nature antérieur à toute
.J société, quand la méfiance mutuelle des hommes est le produit de 0 n.
rapports sociaux qui augmentent la rivalité et l'envie.
Il faut un
ci: contrat social pour que les hommes échangent leur liberté naturelle
.J contre une liberté civile garantie par une loi commune qui sera
l'expression de la volonté générale, laquelle est en fait celle de
chaque citoyen quand il tend au bien commun.
•Dans la mesure où l'égalité de la contribution de chacun est assu rée, l'égalité des droits ne peut que supprimer la rivalité : pourquoi
vouloir prendre aux autres ce que l'on a déjà soi-même? L'État n'est
ici légitime qu'en tant qu'il devient le garant de l'égalité, chacun
·pouvant dès lors être maître de lui-même et n'obéir à personne.
C'est la loi qui, par sa généralité et son impartialité, donnant à tous
les mêmes droits, incarnera cette légitimité de l'État, tant que
chacun peut se considérer à la fois comme l'auteur et le destinataire
de la loi.
Ill.
L'État : un moyen ou une valeur?
•Deux pensées de l'État s'opposent, qui renvoient finalement à deux
pensées de l'homme :
-soit l'homme est à accepter tel qu'il est, avec ses craintes et ses fai
blesses, ses désirs et sa violence, ses capacités à défendre ses intérêts
propres -dans ce cas, un «État-gendarme» paraît légitime en tant
que garde-fou minimal pour rendre la paix sociale possible; l'État
n'est alors qu'un moyen au service des intérêts individuels;
-soit l'homme est pensé comme devant accéder à la liberté, cette
liberté tenant à sa capacité de délibérer et de conférer à ses décisions
et à ses actes une valeur potentiellement universelle.
Dans ce cas,
l'État ne se réduit pas à un organisme chargé du bon fonctionne
ment de la société, mais devient le garant d'un idéal -l'éducation à
la liberté et le développement par le citoyen de sa raison"- que la seule
poursuite de ses intérêts propres limiterait à un calcul d'intérêt.
> Flash bac p.
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