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A quelles conditions un dialogue est-il véritable ?

Publié le 17/01/2022

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A quelles conditions peut s'instaurer un dialogue de bonne foi entre les hommes ? A quelles conditions un dialogue est-il véritable ? Une telle question prend tout son sens lorsque l'on considère les joutes oratoires qui prennent la tournure de combats de mots, assortis d'effets rhétoriques ordonnés à la visée de domination. "Avoir le dernier mot"; cette préoccupation de pouvoir ou d'amour-propre semble le plus souvent l'emporter. Dès lors, tout semble permis dans ce qui conserve l'apparence d'une discussion, mais ressemble plutôt à une juxtaposition de propos sans références communes, à un dialogue de sourds. De fait, tant que la discussion comporte des enjeux de pouvoirs, et met en présence des interlocuteurs qui ne songent qu'à se terrasser, la mauvaise foi, les glissements de sens, les manipulations sophistiquées lui confèrent une dimension polémique sans rigueur ni principes.  Autre chose, la recherche dialoguée du vrai, qui présuppose que les interlocuteurs se reconnaissent mutuellement la puissance du jugement, et n'aient pas d'autre souci que de progresser ensemble dans la démarche entreprise. L'exigence de vérité a partie liée avec le souci de l'universel: ce qui vaut pour moi doit aussi valoir pour l'autre. Si une de mes assertions paraît devoir être réfutée, pour manque manifeste de rigueur logique, ou du fait qu'elle ne prend pas en compte des éléments de réflexions essentiels, alors la réfutation ne signifie pas défaite, mais progrès effectif. Le dialogue philosophique est amitié. Amour du vrai et de la sagesse, la philosophie tient sa raison d'être de la recherche raisonnée de l'universel. A la bonne foi des interlocuteurs doit répondre un triple souci: donner aux mots employés un sens mutuellement reconnu (univocité); ne pas jouer sur l'implicite et le non-dit afin de "faire passer" une argumentation chargée de présupposés; poursuivre une exigence de cohérence dans les enchaînements discursifs (principe de non-contradiction) afin que l'échange reste rationnel sur le plan logique

Introduction I) Le dialogue doit avant tout être une reconnaissance de sa propre ignorance A. Le dialogue n'est pas une joute verbale B. De la nécessité de reconnaître ses faiblesses C. L'alliance dans l'ignorance II) Le dialogue doit être une association, une alliance des deux interlocuteurs A. La reconnaissance d'un besoin de l'autre pour avancer B. Accepter les critiques C. Un travail commun et difficile III) Le dialogue a pour objectif la recherche partagée de la vérité A. Le dialogue est une recherche du vrai B. Le dialogue doit délivrer de l'ignorance C. Le dialogue en tant qu'unique facteur de découvertes Conclusion

« d'autorité, car c'est une relation fondée, comme à l'Assemblée démocratique d'Athènes, sur l'échange d'arguments :si je me plie aux arguments de l'autre, je ne lui obéis pas. 2 – Le dialogue exclut la violence pour lui préférer la raison.

La décision même de dialoguer indique que l'on a refuséle recours à la force ou à l'intimidation pour s'imposer et qu'on fait confiance à la seule « force » des idées et àl'examen de la validité des raisons avancées. 3 – Le dialogue interdit de décider du vrai pour les autres.

Il manifeste que penser est penser avec autrui, en seconfrontant à autrui : penser par soi-même ne doit pas se confondre avec le refus du commerce de la pensée desautres. 4 – Enfin, le dialogue récuse la figure archaïque du maître de vérité.

La vérité recherchée en commun dans undialogue dépend des raisons qu'on avance ; elle n'est ni une vérité révélée, ni un dogme.C'est à la lumière de ces vertus philosophiques du dialogue qu'il faut comprendre le prestige de Socrate, père detous les philosophes, bien qu'il n'ait rien écrit, et peut-être justement parce qu'il n'a rien écrit et a passé sa vie àdialoguer avec ses concitoyens sur la place publique.

En se prétendant lui-même ignorant, Socrate ne délivre pas devérité : il interroge et, grâce à son « ironie », démonte les opinions toutes faites de ses interlocuteurs.

Il incite ainsichacun à une recherche authentique de la vérité.Mais tous les dialogues se valent-ils ? Platon oppose la dialectique philosophique, dialogue véritable, à l'éristique dessophistes qui n'en est que le faux-semblant.La première se fonde sur la possibilité d'un accord entre les interlocuteurs et, surtout, elle organise la confrontationen vue de la recherche sincère de la vérité.

La seconde, au contraire, est polémique et ne cherche qu'à réduirel'adversaire au silence.

En ce sens, pour Platon, la pratique sophistique du dialogue n'est au fond qu'une formedéguisée de violence. Platon: La recherche philosophique de la vérité La vérité philosophique ne se laisse pas mettre en formules, à la différence des autres savoirs ; dans la Lettre VII,Platon définit la philosophie – selon l'étymologie, " amour ou désir de sagesse et non possession de cette sagesse –moins comme quelque chose que l'on sait que comme la flamme qui jaillit de l'étincelle, puis croît spontanément »dans l'âme.

La philosophie n'est pas la détention de la vérité, mais la passion infatigable de sa recherche, qui s'étendpeu à peu à toutes les activités et à tous les désirs de l'homme. 1.

Du discours au dialogue A.

La rhétorique, la sophistique et la vérité ¦ La rhétorique est la maîtrise du discours persuasif, qui ne se soucie guère de connaître ce dont elle parle.

Elle rendl'orateur plus convaincant sur un sujet que celui qui connaît à fond ce sujet, et ferait presque prendre l'âne pour uncheval.

En ce sens, la rhétorique se confond avec la sophistique.

Le sophiste prétend à un savoir universel ; experten l'art de rendre habile à parler sur tout, il ne rend pas véritablement savant sur tout, mais en donne l'apparence.¦ La sophistique, comme la rhétorique, est une flatterie, imitation néfaste d'arts utiles fondés sur un véritable savoir: législation, justice.

La sophistique, comme la rhétorique, veut, sans souci de justice, montrer parla parole et parl'action le plus d'efficacité dans les affaires de l'État. B.

Le dialogue ¦ Réfuter, ce n'est pas avoir raison contre quelqu'un d'autre, c'est se prévenir soi-même de l'erreur.

On ne triomphepas de l'interlocuteur, on avance avec lui.

Il ne faut prendre garde qu'au propos lui-même, pas à une lutte entreprétendus adversaires.

Dialoguer, c'est « donner ses raisons et accueillir celles d'autrui ».¦ Ainsi, il faut se mettre d'accord au début de l'entretien sur ce dont on parle, puis garder en vue cette définition.L'accord de l'interlocuteur est à chaque étape indispensable pour avancer.a Même la pensée solitaire dialogue avec elle-même : toute recherche de la vérité est un dialogue. 2.

La recherche de la vérité A.

Ignorance, opinion, science ¦ L'âme qui se trouve dans l'ignorance erre.

Errer, cependant, n'est pas faire erreur ; ignorer, ce n'est pas setromper.

Seule l'ignorance qui s'ignore elle-même, celle de qui croit savoir, entraîne l'erreur et cause les maux del'âme.

S'en délivrer, c'est apprendre à connaître sa propre ignorance : « Savoir qu'on ne sait rien.

»n L'action se contente d'opinions vraies pour se guider efficacement.

L'opinion vraie, intermédiaire entre ignoranceet savoir, n'est pas savoir : elle nous fait ressembler à des aveugles qui suivent leur droit chemin.

Nous faisons biensans savoir pourquoi : les opinions correctes demeurent néanmoins instables tant qu'on ne les a pas liées et fixéespar le raisonnement, c'est-à-dire changées en savoir.

Savoir, c'est connaître la vraie raison pour laquelle les chosessont ce qu'elles sont.¦ Par ordre croissant vers la perfection, Platon place l'imagination ou perception sensible, la croyance vraie, leraisonnement hypothétique et enfin la science.

Les deux premières sont opinions, les deux dernières savoir, dont le. »

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