A plusieurs reprises, La Fontaine qualifie la fable de « mensonge » ou de « feinte », mais c'est pour ajouter aussitôt que « sous les habits du mensonge » elle « nous offre la vérité » (Le Dépositaire infidèle, IX, 1). Comment comprendre ce paradoxe ?
Publié le 01/06/2009
Extrait du document
Par «mensonge«, La Fontaine entend non le contraire de la vérité, mais ce qui relève de l'invraisemblance et de la fiction.
La fable est dans son principe même une invention de l'esprit. A-t-on jamais vu des animaux se comporter comme des hommes? Le fabuliste accentue même le «mensonge« inhérent au genre en faisant de certains objets et de certaines idées de véritables personnages (VII. 3, 8 ; IX, 12 ; XII, 16).
Considérée sous cet angle, la fable appartient incontestablement au domaine de l'imagination et du rêve. Les rimes «songe/mensonge« du Dépositaire infidèle (IX, 1, v. 32 et 34) l'illustrent amplement.
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