A la vérité qui dérange faut-il préférer l’illusion qui réconforte ?

« toute son enfance et il sera alors blessé et privé d’un rêve qui faisait de lui un individu heureux.

Aussi, il faut évoquer le fait que la vérité est une notion relative, la vérité relève avant tout de notre liberté.

Par ailleurs, en fonction des personnes, on peut presque dire que la vérité est une question d’opinion.

Ainsi, pourquoi nous faire mal en choisissant de croire en la vérité la plus pénible ? Considérons les religions, n ’est-il pas plus confortable d’être chrétien, d’avoir un paradis qui nous attend ? Personne ne peut prouver que cette croyance est fausse.

Enfin, l’illusion n’est pas négative en soi, elle peut se montrer bienfaisante à l’homme en lui apportant du plaisir et du bonheur.

Elle peut même être salvatrice et protéger comme dans le film Shutter Island où Teddy Daniels, personnage principal s chizophrène et paranoïaque est interné sur une ile afin de se faire soigner.

A la fin du film celui- ci accepte pour la prem ière fois sa condition de malade.

Et après tout ce qu’il a vécu (une guerre, l’assassinat de ses enfants et finalement le meurtre de sa femme commis par ses propres mains), il prend conscience qu’il ne peut rien oublier.

Ainsi , avant d’aller à une séance d e lobotomie il demande a son psychiatre, Chuck : « Qui y a t'il de mieux pour vous ? Vivre en monstre, ou mourir en homme de bien ? ».

Si nous analysons cette réplique nous pouvons voir que « vivre en monstre » signifie continuer de vivre avec la mort de s a femme ainsi que de ses enfants sur sa conscience et, « mourir en homme de bien » consiste en la lobotomie, où ses souvenirs meurent.

Cet exemple illustre parfaitement le phénomène d’illusion qui est ici concrétisé par la lobotomie, le personnage vivra en oubliant la vérité et pourra atteindre une satisfaction à laquelle il ne pouvait parvenir auparavant.

Cependant l’illusion malgré l’utilisation que l’on peut en faire reste un mensonge et vivre sa vie dans le mensonge, d’un point de vue moral, est profo ndément mauvais.

Si nous prenons l’exemple des chrétiens, c’est intolérable.

En outre, leur s croyance s ne sont pas prouvées.

Si quelqu’un advenait à démontrer que Dieu n’existe pas, ces derniers se retrouveraient cou pables face à eux-mêmes.

Détruir e une illusion a pour la plupart du temps un effet destructeur et vivre dans l’illusion comporte toujours ce risque.

Ainsi, mieux vaut accepter la vérité dès le début, cela permet de moins souffrir à l’avenir.

Aussi, nous pouvons nous demander si la vérité est co nstamment douloureuse à entendre ? Beaucoup de vérités ne sont pas gênantes en soi, comme par exemple le fait que 5 + 5 =10.

De plus, de grandes vérités, non pénibles, sont édifiantes pour l’homme.

En effet celui -ci se construit en prenant possession de co nnaissances sur le monde qui l’entoure, sur la nature humaine, etc.

D’ailleurs, seul l’homme s’attache à la connaissance, les animaux eux, n’en n’ont pas conscience.

Ainsi, nous pouvons dire qu’en quelque sorte c’est la connaissance qui fait la grandeur de l’homme comme le démontre l’ Allégorie de la caverne de Platon où l’homme s’élève vers la vérité.

On peut également dire que l’illusion montre un rapport inné de confiance, elle constitue le rapport spontané de l’homme au monde et à lui -même.

Nous croyon s autrui, nous nous fions à nos sentiments ou nos impressions.

C’est ce premier élan que vient contrarier l’expérience de l’illusion : ayant été abusée, notre confiance naturelle se trouve affaiblie.

Une telle déconvenue provoque une crise qui peut mener a u repli sur soi et au découragement : que l’illusion soit possible semble invalider par avance toute prétention à atteindre le vrai ou à prendre appui sur quelque certitude que ce soit.

Aussi. »