Vous êtes instituteur dans un village agricole.

« • !70 RECUEIL ' · et le travail peu souterm de plusieurs d'entre vous, dont les parents sont cultivateurs, me prouvent que ces élèves partagent cette manière de voir.

C'est pourquoi je veux essayer de vous montrer que l'instruction pour laquelle l'Etat, nous venons de.

le voir, fait tant de sa.criflces, est nécessaire aux cultiyateurs comme, aux autres hommes.

Voyons d'abord' quel rang tient, dans une société, un cultivateur qui n'a reçu presque aucune instruction.

Croyez-vous qu'il ne rougit pas intérieurement de se s~ntir inférieur a'ux autres? Pour peu, en effet, que la conversation s'élève, il.

est obligé, s'il est sage, de se retirer ou 'de se taire, car ses faibles connaissances ne lui permettent pas de se faire une opinion et de l'ex~ primer convenablement.

Si, moins bien avisé, il veut parler de ce que les personnes instruites seules connais­ sent, il fait rire la société de son ignorance et de ses prétentions.

Avant tout, d'aiLle'urs, ce cultivateur est un homme, et.comme tel, il a des devoirs à remplir; pour les bien remplir, il faut au moins qu~iUes.connaisse et que, par c~nséquent; il écoute ceux qui l'en instruisent dans les leçons de moralé civique.

Il est Français aussi, et au~ jourd'hui tous les Français sont électeurs.

Il importe donc qu'il ait une opinion juste· et bien arrêtée sur les candidats qui se présentent pour remplir les fonctions de conseiller municipal, de conseiller général, de dé­ puté.

Et cette opinion, ilfaut qu'il sè la forme lui-même, qu'il soit assez instruit pour comprendre cé que disent les journaux et les personnes d'âge et d'expérience.

Suivons maintenant ce cultivateur dans sa vie privée.

Il.

a des lettres .à écrire, une .,réclamation à faire à M.

le Sous~Préfet, par exemple, p~li_r ses contributions, ~ '1 ~ •. »