Un instituteur de vos amis vient de quitter l'enseignement pour suivre la carrière de l'industrie. Vous lui faites connaître les motifs qui vous attachent à vos fonctions et qui vous déterminent à ne pas suivre son exemple
Publié le 16/05/2012
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Je vous remercie cordialement de l'offre que vous voulez bien me faire d'entrer avec vous dans la société de Messieurs E..., maison donna probité est proverbiale dans notre arrondissement. Votre proposition est bien séduisante, mais je n'ai pas de bonnes raisons pour quitter l'enseignement...
«
DE COMPOSITIONS FRANÇAISES 251
fait prendre cette détermination sont des plus hono
rables, puisque,
ap1·ès quinze ans d'excellents services,
abandonnant vos
droits à la retraite, vous résignez vos
fonctions dans la crainte de ne pouvoir vous en acquit
ter avec le même succès que par le passé, à cause de la
maladie de larynx dont vous souffrez depuis longtemps.
Pour moi, j'ai, au contraire, bien des motifs qui m'at
tachent
à mes fonctions.
Le premier, c'est que je me
crois peu capable d'en remplir d'autres.
Je n'ai pas h
prétention de m'acquitter de mon rôle d'instituteur ;'t
la perfection; I;léanmoins j'ai la conviction intime que
c'est encore dans cette carrière que je puis servir
le
plus utilement mes semblables, mériter ma propre es
time et celle de mes voisins,et par conséquent vivre aussi
heureux, moi
et les miens, qu'un homme peut l'être
sur
la terre.
Ce n'est pas que je me dissimule les mauvais côtés
de la profession que vous exerciez encore avec tant dt~
dévouement, il y a quelques mois : j'ai rencontré plus
d'un ingrat parmi mes anciens élèves; l'année dernière
j'ai été l'objet d'une odieuse calomnie dont, Dieu
merci, je suis entièrement lavé depuis quelques sgmai
nes.
Si votre lettre m'était arrivée à ce moment, peut
être aurais-je été moins sage que
je ne crois l'être
aujourd'hui, peut-être aurais-je accepté votre proposi
tion.
Mais la lumière s'est faite, et les personnes de X*,
qui avaient pu douter de mon honorabilité, se sont
jointes
à mes amis restés fidèles, pour me dédomma
ger, par les égards les plus affectueux, de l'injustice
dont j'avais été victime.
Et puis, j'avoue qu'il me semblerait bien
dur de quit
ter ma petite maison, mon logement si modeste,
mais si convenablement restauré, mon jardin où
je me
1
J.
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