Réponse d'un instituteur à une mère de famille qui a demandé plusieurs fois d'exempter son enfant des punitions

« RELATIFS A LA TENUE D'UNE ÉCOLE.

77 dangereuse.

Mais je commence à craindre qu'un peu de faiblesse ne s'allie, sans que vous vous en doutiez peut-être, à la tendresse maternelle, et que votre fils ne se laisse aller trop volontiers, quand l'occasion de commettre une faute se présel).te , parce qu'il compte sur l'impunité que lui assurera votre indulgente inter­ cession.

Je vois que je ne pourrais, sans danger pour lui et pour ses camarades, accéder cette fois à vos désirs, et j'ai le plus grand regret de vous refuser le nouveau pardon que vous sollicitez.

Je comprends, madame, qu'une indulgence oppor­ tune puisse ramener un enfant au bien et calmer son irritation passagère; je comprends qu'un règlement trop austère le décourage quelquefois et lui rende le retour sur lui-même sinon impossible, au moins bien difficile; mais il y a loin de cette indulgence à l'impu­ nité que vous assurez à toutes ses fautes , et de cette rigueur à la juste répression que je vous demande pour tous ses désordres.

Je suis fâché, madame, d'affliger votre cœur par ce refus, ou de le tourmenter en assombrissant plus que je ne le voudrais l'avenir réservé à notre espiègle; mais notre faiblesse aggraverait le mal, et si l'enfant était sûr de trouver toujours auprès de vous un refuge contre le châtiment mérité, non-seulement il ne ferait aucun effort pour se corriger, mais encore il persiste~ rait avec complaisance dans ses mauvais penchants, et plus tard nous pourrions regretter amèrement l'un et l'autre de ne les avoir pas réprimés.

C'est ce que je veux éviter aujourd'hui, en vous priant de seconder. »