Quels moyens doit-on mettre en usage pour rendre l'étude aimable aux enfants ?

« i ~ 1 1 1 ·~ ' r 1 1 ~ DE COMPOSITIONS FRANÇAISES ~07 enfants.

C'est dire l'importance du précepte que Rollin énonçait, apri~s d'autres, dans son Traité des Études.

Quand un enfant arrive il l'école, il faut prendre garde de le rebuter, le sucd•s de l'éducation dépendant Leau­ coup des premiL·res impressions.

Il importe donc que le maître s'en fasse aimer en montrant un visage gai et souriant; en ne le grondant pas tout d'abord trop sévè­ rement, lorsque, entraîné par sa légèreté, il commet quel­ que· faute, en ne le reprenant jamais de ses défauts sans l'encourager par un éloge accordé à ses bonnes qualités.

Si le maître réussit ü gagner l'affection de ses élèves, ceux­ ci se montreront dociles ; ils s'efforceront de lui plaire, ils écouteront ses leçons et recevront ses avis avec empressement, ils seront flattés de ses louanges et ils tâcheront de les mériter encore en s'acquittant bien de leur devoir.

La curiosité des enfants est un penchant de la nature qui va comme au-devant de l'instruction; l'instituteur ne manquera pas d'en profiter; loin d'être importuné de leurs questions, il témoignera y prendre plaisir; et, en excitant et en satisfaisant tour à tour leur désir de savoir, il tien­ dra leur attention en éveil.

Si en même temps, il a soin de ne pas trop prolonger ses leçons, de faire succéder à un exercice où les.

enfants sont debout, un autre où ils sont assis, de donner ainsi satisfaction à leur besoin de mouvement; de couper chaque lrçon par une historiette intéressante ct chaque classe par une récréation, il ren­ dra sans doute le séjour de sa classe attrayant et l'étude elle-même agréable à ses é](~ves.

Il faut, en outre, que son langage soit à la fois simple et animé; qu'il évite de toujours parler au lieu de faire parler les enfants et de leur adresser des questions ; qu'il leur montre les choses qui sontl'ohjetde ses leçons,. »