Montrer la nécessité d'étudier le caractère des enfants pour leur éducation.

« lŒCLElL mettre tous de niveau, et les assujétir à une même règle, c'est vouloir forcer la nature.

La prude!ice du maître consiste à garder un milieu qui s'éloigne égale­ ment des deux extrémités ; car ici le mal est tout près du bien, et il est aisé de prendre l'un pour l'autre et de s'y tromper; et c'est ce qui rend la conduite des jeunes gens si difficile.

Trop de liberté donne lieu à la licence; trop de contrainte abrutit l'esprit.

La louange excite el encourage, mais aussi elle inspire de la vanité et de la présomption.

Il faut donc garder un juste tempérament qui balance et évite ces deux incoménients.

Les enfants portent en eut< les principes et comme le!' semences de toutes les vertus et de tous les vices.

Va­ dresse est de bien ètuùier d'abord leur caractère; de s'appliquer à connaître leur humeur, lem pente, leurs talents; et surtout de découvrir leurs passions et leurs inclinations dominantes; non dans la vue ni dans l'es­ pérance de changer tout it fait leur tempérament; de rendre gai, par exemple, celui qui est naturellement grave et posé, ou sérieux celui qui est d'un naturel vif et enjoué.

Il en est de certains ca1·actères comme des dé­ fauts de la taille, qui peuvent bien être un peu redressés, mais non changés entièrement.

Or, le moyèn de connaître ainsi les enfants, c'est de les mettre, dès l'âge le plus tendre, dans une grande liberté de découvrir leurs incli­ nations; de laisser agir leur naturel pour le mieux dis­ cerner; de compatir it leurs petites infirmités pour leur donner le courage de les laisser voir; de les obserYer sans qu'ils s'en aperçoivent, surtout dans le jeu, oü ils se montrent tels qu'ils sont; cal' les enfants sont naturelle­ ment simples et ouverts; mais dès qu'ils sc croient ohser­ Yés, ils se ferment, et la gêne les met sur leurs gardes.

Il e:;t bien important aussi de distinguer la nature des 1 1 1 1 j ). »