MOLIÈRE : Les Femmes savantes (Dossier pédagogique)
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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aveu d'amour déguisé (I, 4).
Acte II.
Ayant promis son aide à Clitandre, Ariste parle de celui-ci à Chrysale (II, 2) qui, après une intervention de Bélise (II, 3), accueille favorablement la demande du jeune homme (II, 4).
La servante Martine informe de son renvoiChrysale (II, 5) qui demande des explications à sa femme et à sa soeur (II, 6).
Il expose ensuite sa conception de lafemme et du mariage (II, 7), après quoi Philaminte lui fait part de son intention de marier Henriette à Trissotin (II,8).
Chrysale communique cette nouvelle à son frère qui lui reproche sa lâcheté.
Acte III.
Les femmes savantes manifestent leur impatience d'entendre Trissotin déclamer les derniers vers qu'il a composés (III, 1).
Celui-ci s'exécute, après quoi la conversation aborde des questions d'ordre philosophique, scientifique et linguistique (III, 2).
Vadius, autre savant, est introduit, fait assaut de compliments avec Trissotin,après quoi tous deux se disputent {III, 3).
Philaminte fait part de son projet à Henriette réticente (III, 4) qui essuieles railleries ironiques de sa soeur (III, 5) et qui est ensuite fiancée par son père à Clitandre (III, 6).
Acte IV.
Armande cherche à exciter l'irritation de sa mère contre Henriette et Clitandre (IV, 1).
Celui-ci intervient, oppose sa conception de l'amour à celle que développe Armande (IV, 2) et engage ensuite le combat avec Trissotin(
3).
Irritée par un billet de Vadius accusant Trissotin d'intentions intéressées, Philaminte décide de marierHenriette le soir même (IV, 4).
Chrysale prend la même décision.
Acte V.
Henriette essaie en vain d'inciter Trissotin à renoncer à ce mariage (V, 1).
Chrysale réaffirme son autorité
IV.
2) et, en présence du notaire, il s'oppose à sa femme, secondé en cela par Martine (V, 3).
Ariste arrive,porteur de nouvelles fâcheuses qui entraînent la fuite de Trissotin et la proposition d'assistance de Clitandre.Touchée, Philaminte donne son accord pour le mariage et Ariste annonce que ces nouvelles n'étaient qu'unstratagème.
V.
Progression dramatique
1.
Schémas
La pièce peut apparaître comme étant au confluent d'intentions et de schémas dramatiques divers.
Le principe debase, au demeurant très simple et fréquemment utilisé à l'époque, y compris par Molière lui-même, est le suivant :deux jeunes gens s'aiment, mais voient leurs chances de bonheur compromises par l'opposition d'un adulte détenteurde l'autorité.
Après un certain nombre de péripéties, une fin heureuse vient récompenser la persévérance desamoureux.
Par le biais de ce schéma, Les Femmes savantes ressortissent au genre traditionnel mais dramatiquement très efficace de la comédie d'intrigue, dans laquelle rebondissements et coups de théâtre sont les véritables facteurs d'intérêt, aux dépens de l'issue finale conventionnellement heureuse.Sur ce schéma, qui constitue la structure de base, vient s'en greffer un autre, plus spécifique à Molière et plusintéressant peut-être dans la mesure où il donne à la pièce une profondeur psychologique guère compatible avec lapure comédie d'intrigue.
Il consiste à insérer dans un milieu relativement clos, en l'occurrence le cercle familial, unélément étranger et perturbateur qui sera source de prises de position et, inévitablement, de conflits.
La présencede Trissotin suscite des réactions diverses, révélatrices de la psychologie des personnages et parfois même de leuridéologie.
La comédie d'intrigue se double alors d'une étude de comportements humains qu'unités de temps, de lieuet d'action permettent de circonscrire en faisant apparaître des tensions dramatiques grossies par une lote quemanierait un Molière naturaliste.
2.
Comportements
Il convient d'exploiter les comportements d'une manière théâtrale excluant le statisme de l'analyse psychologiquetelle que peut la concevoir le roman, par exemple.
Dans Les Femmes savantes, on assiste donc à la formation declans, de rapports de force aux multiples combinaisons qui donnent ainsi à la pièce sa dimension dramatique.
Desindividus s'associent, s'opposent, s'entraident ou se déchirent dans le monde clos et restreint de l'espace scénique,en fonction de leurs motivations, de leur caractère, de leur- mode de pensée.
La psychologie est alors dramatiséede façon à devenir un élément d'une intrigue qu'elle explique et justifie.
C'est parce qu'elle est au fond jalouse de sasoeur qu'Armande cherche à entraver le bonheur de celle-ci.
C'est parce qu'elle se laisse aller à une réactiond'amour-propre primaire que Philaminte décide de négliger les avis qu'on lui donne et de hâter le mariage de sa filleavec Trissotin.
Une motivation affective est alors à la source d'un comportement dont l'incidence sur l'évolution desévénements peut être considérable.
L'intrigue détermine la psychologie, et la psychologie l'intrigue, les deux étantfondues dans un système d'action et de rétroaction de l'une sur l'autre.Si l'étude psychologique est menée avec une indéniable finesse, Les Femmes savantes ne sont pas pour autant ceque l'on appelle traditionnellement une comédie de caractère, comme peuvent l'être L'Avare ou Le Misanthrope.
Pourles spectateurs de l'époque, comme pour ceux d'aujourd'hui, la pièce apparaît avant tout comme une étude demoeurs, mettant en scène des comportements et des idéologies : la préciosité, bien sûr, mais aussi lespréoccupations scientifiques et philosophiques, les revendications féminines, les diverses conceptions des rapports.
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