Lettre d'un instituteur à l'un de ses anciens élèves pour l'engager à conserver toujours ses sentiments religieux dans le monde
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
Tu vas entrer dans le monde, bien armé, bien prémuni contre les dangers qui t'y attendent, et je te crois en ce moment suffisamment préparé à la lutte que tu vas avoir à soutenir contre les tentations et les séductions du mal. l\lais te conserveras-tu toujours aussi fort, toujours aussi courageux ?... Je l'espère, je le souhaite, et pourtant je ne peux éloigner de mon esprit ....
«
~ -- C011POSITIONS SUR DES SUJETS
dont je me suis efforcé de remplir ton cœur.
N'oublie
pas que dans ton enfance la prière a calmé bien des
chagrins et adouci bien
des remords.
Souviens- toi
enfin que la pensée
de Dieu doit être pour l'homme, à
tous les
âges et dans toutes les positions de la vie, la
préoccupation incessante
de tous les moments.
Ne
rougis jamais d'êtr~ religieux et vertueux, et n'aie
honte que
de ne pas remplir tous tes devoirs.
Tu ne manqueras pas de rencontrer des gens qui
railleront ta piété, qui voudront ébranler ta
foi et te
faire partager leur indifférence
ou leur irréligion.
Fuis
leurs conseils et leurs exemples, et surtout ne crois pas
à leur prétendu bonheur; ils te tromperaient comme
ils
se trompent eux-mêmes, et quand, revenu de tes ·
erreurs, tu te trouverais seul devant ta conscience, tu
serais effrayé, en descendant dans ton âme,
de n'y
trouver que le néant.
Car, mon enfant, l'homme qui
n'a pas su conserver
ses sentiments religieux dans le
monde a perdu l'espérance en perdant la
foi, et, s'il
est malheureux,
il ne pent compter sur les douces
consolations qu'il aurait trouvées dans le sein
de Dieu.
S'il est heureux, il oublie l'origine de sa félicité, il rap
porte tous les biens dont
il jouit à son propre mérite,
il s'enorgueillit
: or, le bonheur que n'accompagne pas
la modestie est odieux
à tous ceux qui en sont les té
moins, et l'envie finit toujours par l'empoisonner
ou
le détruire; s'il hésite, rien ne l'éclaire et ne vient
fixer
ses incertitudes; s'il prend une détermination, la
persévérance lui fait défaut pour achever
ce qu'il a
commencé; en un mot,
il ne vit pas, il végète, il a.
»
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