Lettre à une aspirante qui vient d'échouer à l'examen dans l'épreuve de la lecture expliquée

« expliquée.

Cela m'étonne d'autant plus que je t'ai entendue lire avec beaucoup d'âme et d'expression.

Aux vacances dernii'res, tu avais parfaitement réussi à nous faire goûter, ü Marie T ...

et lt moi, les quelques poésies que tu nous a lues.

Aussi je suis certaine que, sous ce rapport, tu as dû donner complète satisfaction ü l'examinateur.

Les expli­ cations, ajoutes-tu, ne lui ont pas paru suffisantes.

Et ce­ pendant tu parles facilement, et pour bien lire, commr tu l'as fait sans aucun doute, il faut comprendre, hien comprendre.

Je crois cependant deYincr la cause de lon échec, el tu pourras t'en rendre compte comme moi, en relisant l'article 13 'de l'arrêté concemant l"examen des hrevetf' de capacité.

On ne saurait trop méditer ces prescrip­ tions réglementaires, qui servent de loi aux membres de la commission.

Eh hien ! il me semble que pour appliquer complètement cet article 13, en ce qui concerne la lec­ ture expliquée, l'examinateur doit non seulement exiger que l'aspii:ante lise avec expression, qu'elle comprenne sa lecture, qu'elle la lui explique, mais encore et surtout s'assurer qu'elle peut l'expliquer à des enfants, et cela en employant des comparaisons si familières et si frap­ pantes, des termes si simples et si clairs, qu'il ne reste plus, dans la page lue, rien d'obscur pour des élèves d'une intelligence ordinaire.

Tu reconnaîtras, en effet, avec moi, ma chère Jeanne, que rien n'est plus impo1·tant pour une institutrice que de savoir bien faire une leçon de lecture.

Cet exercice offre tant de moyens de développer les facultés, soit intellec· tu elles, soit morales des enfants, que les pédagogues n'hésitent pas à :en faire la base de l'enseignement pri- i.

Voir au commencement de ce volume.. »