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Les conquêtes; ce qu'elles coûtent aux vaincus, ce qu'elles coûtent aux vainqueurs.

Publié le 17/01/2022

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L'éclat du crime en fait oublier l'horreur. Sans doute les victimes des conquérants sont à plaindre. Leurs provinces sont traitées en pays conquis, c'est-à-dire que toutes leurs ressources sont épuisées, que leurs libertés sont anéanties, que les chefs ct les soldats se partagent leurs dépouilles, en attendant les lourdes contributions de guerre....

« !\ECUEIL gées, aux Yi liages incendiés, pour prodigue1·, connue on le fait tl·op som·ent, une admiration sans bornes à ces sortes de conqué1·ants.

Dans les circonstances ordinaires de la vie, nous nous élevons avec indignation contre ceux qui prétendent user du droit du plus fort ; quand il s'agit de la violation solennelle du droit drs gens, si celui qui s'en rend coupable obtient du suecès, nous n'éprouvons pour lui que de l'enthousiasme.

La conscience de ces « rava­ geurs de p1·ovinces »,comme parle Bossuet, est égarée pa1· les éloges trompeurs qu'on lem· déceme, et rien n'étant plus flatteur que la gloire militaire , on voit des princes He~pecter un moulin, voler une province t.

L'éclat du crime en fait oublier l'horreur.

Sans doute les victimes des conquérants sont à plaindre.

Leurs pro­ ,·inces sont traitées en pays conquis, c'est-à-dÏI·e que toutes leurs rcssom·ces sont épuisées, que leurs libertés sont anéanties, que les chefs ct les soldats se partagent leurs dépouilles, en attendant les lourdes contributions de guerre.

Cependant, il ne faut pas croire que le peuple vaincu soit le seul à souffrÏI· de.

cet état de choses violent.

Si les conquérants ne sont pas arrêtés par un sentiment de pitié pour les nations chez lesquelles ils portent la guerre, ils devraient considérer l'intérêt du peuple qu'ils entraînent à leu!' suite.

Connne les vaincus, les vainqueurs, en moins grand nombre peut-être, périssent dans les com­ bats; comme eux, ils sont obligés de faire h·ève aux tra­ vaux de la paix pour consacrer tous les bras à la guerre, et celle-ci achevée, il leur faut encore entretenir des ar­ mées nombreuses pour maintenir dans la soumission les provinces conquises.

1.

On respecte un moulin, on vole une province.

(ANDRIEUX, Le Meunier Sans-Souci).. »

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