LE PÈRE AFFECTUEUX
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
Lecture - Séparation.
(M. Roch accompagne son fils à la gare. L'enfant se sépare de son père pour entrer dans un collège.)
Ils entrèrent dans la gare en avance d'une demi-heure. Le billet pris, les bagages enregistrés, ils gagnèrent la salle d'attente, s'assirent l'un près de l'autre, sur une banquette et, sans parler, ils regardèrent les affiches jaunes, les réclames enluminées qui bariolaient les murs. M. Roch tenait, dans sa main, la main de Sébastien, la serrait souvent d'une étreinte tremblante.
« J'ai mis dans ta malle quatre tablettes de chocolat, dit-il, avec un effort visible... Ménage-les... N'avons-nous rien oublié ? Ta boîte de compas ?... Oui, c'est moi-même qui l'ai emballée... Et tes billes ?... Tes billes aussi, je me rappelle... tout au fond, dans un sac... Ménage-les... elles sont en agate... «
Après un silence, il soupira : « C'est incroyable... Je n'aurais pas pensé que ça arriverait, comme cela, si vite !... Plus que dix minutes ! Comme le temps passe rapidement ! J'ai mis aussi du pain d'épice dans ta malle, entre tes chaussettes de laine. «
Il soupira longuement et ne prononça plus un mot, sinon pour demander de temps à autre :
« Et ton billet ?... As-tu ton billet ?... Ne le perds pas. «
Ou bien : « Ne te penche pas aux portières... Un accident est tôt arrivé... «
Sébastien pleurait. Jamais il n'avait vu son père ainsi. S'il eût osé, il se fût jeté dans ses bras, il l'eût supplié de laisser là le train, et de s'en retourner, tous les deux, dans la boutique où ils seraient très heureux à s'aimer. Lui aussi, il se mettrait en manches de chemise, il aurait un tablier de cotonnade et il irait chez les clients, compterait les cadenas, pèserait les clous. Quelle joie de revoir la rivière, les images renversées des peupliers, les mouvantes chevelures des roseaux ! Et ses camarades retrouvés ! Et les champs et les fleurs, et les parties de marelle, sur la grand-place !... Les minutes s'envolèrent, douloureuses.
Soudain, un employé vint ouvrir la porte.
« V'là le train, monsieur Roch... Dépêchez-vous !... Passez de l'autre côté. «
Tous les deux, ils traversèrent la voie, se tenant toujours par la main, effarés, un peu chancelants. Et la sombre machine, terrible avec ses yeux rouges qui s'avançaient dans la nuit, siffla, roula, s'arrêta.
A peine si M. Roch s'aperçut que Sébastien était monté dans le wagon, que le train s'était remis en marche, avait disparu, laissant la voie vide. Il demeura longtemps à la même place, sur le quai redevenu désert. Il fallut l'intervention du chef de gare pour qu'il se décidât à partir.
Octave MIRBEAU - Sébastien Roch. Fasquelle
«
6.
Que pensez-vous de ce père ? Quelles sont ses qualités ? 7.
3.
Réflexions sur la vie.
Vous est-il arrivé de vous séparer de vos parents et surtout de votre papa ? Avez-vous éprouvé des regrets ?Pourquoi ? 1.
Quand la maman est absente, qui vous aime à sa place, qui gagne votre vie, qui parfois s'occupe de votreentretien ? 2.
Même quand maman est là, papa ne s'occupe-t-il pas de vous ? Auxquelles de vos activités s'intéresse-t-il ? 3.
Réfléchissez une minute à ce que votre papa fait pour vous chaque jour.
Essayez d'imaginer quelles sont sespensées et dans quelle mesure elles peuvent vous intéresser ? 4.
4.
Actions et problèmes.
Que faire pour rendre à votre papa un peu de ce qu'il fait pour vous ?
Lui montrer que vous l'aimez (revision), que vous lui obéissez, que vous suivez ses conseils. 1.
Quand il rentre, fatigué, qu'allez-vous lui demander ? Quelque chose pour vous ? Non, mais ce que vouspourriez faire pour lui. 2.
Un jour, vous êtes revenu de l'école avec de mauvaises notes.
Qu'a dit votre papa ? Qu'avez-vous promis ? 3.
Votre papa vous a défendu de grimper aux arbres.
Vous avez désobéi.
Qu'allez-vous faire ? 4.
Vous avez mal répondu à votre papa qui vous faisait une observation.
Qu'est-il arrivé ? Que promettez-vous ? 5.
Papa est fatigué et demande à votre petit frère d'aller lui chercher des cigarettes.
Votre petit frère estfollement intéressé par un livre d'aventures...
Que lui dites-vous ou que faites-vous ? 6.
5.
Résolution.
Le père gagne par son travail la vie de la famille et parfois remplace un peu la maman.
J'aime mon papa, jelui obéis et je ferai tout ce que je pourrai pour qu'il soit content de moi..
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