LA VOIX DE LA CONSCIENCE
Publié le 11/10/2010
Extrait du document
Lecture - Le lieutenant Louant.
(Le lieutenant Louaut se promène au bord de la Seine. Il aperçoit un petit bateau.) Tout à coup le batelet chavire ; je vis le batelier essayer de nager ; mais il s'y prenait mal. « Ce maladroit va se noyer «, me dis-je. J'eus quelque idée de me jeter à l'eau ; mais j'ai quarante-sept ans et des rhumatismes ; il faisait uft froid piquant. « Quelqu'un se jettera de l'autre côté «, pensai-je. L'homme reparut sur l'eau ; il jeta un cri. Je m'éloignai rapidement. « Ce serait trop fou à moi, aussi ! me disais-je ; quand je serai cloué dans mon lit, -avec un rhumatisme aigu, qui viendra me voir ? Qui songera à moi ? Je serai seul à mourir d'ennui. Pourquoi cet animal se fait-il marinier sans savoir nager ? D'ailleurs son bateau était trop chargé. « Je pouvais être déjà à cinquante pas de la Seine, j'entends encore un cri du batelier qui se noyait et demandait du secours. Je redoublai le pas. « Que le diable l'emporte ! « me dis-je ; et je me mis à penser à autre chose. Tout à coup je me dis : « Lieutenant Louaut, tu es un misérable ; dans un quart d'heure cet homme sera noyé, et toute ta vie tu te rappelleras son cri. — Misérable, misérable ! dit le parti de la prudence, c'est bientôt dit ; et les soixante-sept jours que le rhumatisme m'a retenu au lit l'an passé ?... Que le diable l'emporte ! Il faut savoir nager quand on est marinier. « Je marchais fort vite. Tout à coup une voix me dit : « Lieutenant Louaut, vous êtes un lâche ! « Ce mot me fit ressauter. Et je me mis à courir vers la Seine. En arrivant au bord, jeter habit, bottes et pantalon ne fut qu'un mouvement. J'étais le plus heureux des hommes « Non, Louaut n'est pas un lâche, non, non ! « me disais-je à haute voix. Le fait est que je sauvai l'homme, sans difficulté, qui se noyait sans moi. Je le fis porter dans un lit bien chaud ; il reprit bientôt la parole. Qu'est-ce qui m'a fait faire ma belle action ? C'est la peur du mépris, c'est cette voix qui m'a dit : « Lieutenant Louaut, vous êtes un lâche ! « Ce qui me frappa, c'est que la voix, cette fois-là, ne me tutoyait pas. « Vous êtes un lâche ! « Dès que j'eus compris que je pouvais sauver ce maladroit, cela devint un devoir pour moi. Je me serais méprisé moi-même, si je ne m'étais jeté à l'eau... D'après STENDHAL - Correspondance.
«
Quand on vous lit une histoire morale, vous jugez.
Qui est-ce qui prononce le jugement ? La conscience. 2.
Quand nous semble-t-il entendre cette voix ? Avant d'agir elle nous dit : « Il faut faire cela.
» Après, elle nousdit : « Tu as bien ou mal fait.
» 3.
Dans quel cas avez-vous éprouvé bonne conscience ? Elle vous apporte du bonheur, la satisfaction du devoiraccompli. 4.
Quand avez-vous éprouvé mauvaise conscience ? Elle vous donne du remords. 5.
Pensez-vous que les animaux ont une conscience ? C'est elle qui fait la dignité, la grandeur, la noblesse del'homme 6.
Les jeunes enfants ont-ils une conscience ? Quand se forme-t-elle ? Qu'est-ce que l'âge de raison ? 7-8 ans.Votre conscience est-elle « achevée »? Elle s'enrichit chaque jour. 7.
Qu'est-ce qu'être consciencieux dans son travail ? Apporter tous ses soins à le bien faire. 8.
4.
Actions et problèmes.
Votre camarade a oublié deux billes sur la table.
Vous en avez envie, vous allez les prendre.
Mais votre gestes'arrête.
Que s'est-il passé ? 1.
Vous copiez au cours d'un devoir.
Personne ne vous a vu.
Vous avez une très bonne note.
Etes-vous content? 2.
« André ! André ! » : votre petit camarade, brutalisé par deux plus grands que vous, appelle à son secours.Vous hésitez.
Et puis soudain... 3.
Deux camarades vous invitent demain à aller au cinéma plutôt qu'à l'école.
Vous acceptez puis vousréfléchissez...
Qu'est-ce qui parle alors? 4.
Vous avez dérobé des cerises qui étaient fort bonnes.
Personne ne vous a vu.
Avez-vous envie derecommencer ? 5.
Le problème est trop difficile.
Il est préférable d'aller jouer...
Est-ce la voix de votre conscience ? 6.
5.
Résolution.
Ma conscience me dit ce qui est bien et ce qui est mal.
Je suivrai ses conseils.
J e suis content quand j'ai bien agi.
J'éprouve du remords, j'ai mauvaise conscience, quand j'ai mal fait..
»
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