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Est-il absolument necessaire que l'institutrice aime les enfants ?

Publié le 17/01/2022

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On a dit que toute femme possède un coeur de mère; cela est vrai dans une certaine mesure : aussi conçoiton assez difficilement qu'une jeune fille n'éprouve pas naturellement pour les enfants l'affection que toute mattresse doit avoir pom ses élèves. Ce n'est d'ailleurs qu'il cette condition qu'on peut être une bonne institutrice...

« Aimer les enfants, c'est se plaire avec eux; c'est aimer leur langage naïf, leur innocence, leur bonne foi.

C'est aimer toutes leurs qualités au point de savoir supporter leurs défauts, car ils en ont, ct cc que dit V.

Hugo: Il est si beau l'enfant avec son doux sourire, n'est pas toujours vrai des élèves des écoles primait·es.

Il y a, en ctl'ct, des petits gar~;ons ct môme des petites filles malpropres, mal élevés, turbulents, grossiers, égoïstes, défiants, colL'res, haineux même, ct pour qui ce vers de La Fontaine semble avoir été écrit: Notre ennemi, c'est notre mat'tre.

Eh bien 1 aimrr les enfants, c'est aimer encore ceux-lit, c'est savoir démêler dans leur camctèt·c quelque côté aimable, inti"ressant, touchant même: assez aimable et assez touchant pour qu'on trouve de l'agr< 1ment, du plaisir à viwe avec eux.

En un mot aimer les enfants, c'est être vivement frappé de leurs qualités et savoii· sup­ porterleurs défauts, tout en s'efforçant de les corriger.

On a dit que toute femme possède un cœur de mère; cela est vrai dans une certaine mesure : aussi conçoit­ on assez difficilement qu'une jeune fille n'éprouve pas naturellement pour les enfants l'affection que toute mat­ tresse doit avoir pom ses élèves.

Cc n'est d'ailleurs qu'il cette condition qu'on peut être une bonne institutrice.

La jeune personne qui embrasse cette profession, n'a pas plus qu'une autre abdiqué le désir d'(~fre heureuse; elle ne s'est pas condamnée ft·oidcmcnt it unr yie insup­ portable; elle souhaite de rendre service 1t ses semblables, mais il ne lui est pas défendu de penset' un peu ü elle­ même, à son propre bonheur.

Est-il donc possible qu'elle soit heureuse avec l'obligation oü elle se trouvera de pas-. »

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