école romaine: Aller à l’école à Rome
Publié le 05/12/2023
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Aller à l’école à Rome
Dans la Rome antique, le système éducatif présentait des différences marquantes par rapport à celui que nous
connaissons aujourd'hui.
Il a évolué au fil du temps, influencé par diverses cultures.
Dans la première phase
de l’histoire romaine, l'éducation des enfants dépendait de la responsabilité parentale.
Les pères enseignaient
à leurs fils la lecture, l'écriture, les mathématiques, tout en les initiant à la vie politique et religieuse, et leur
inculquant les valeurs morales essentielles.
De leur côté, les mères étaient les éducatrices des filles, les
formant aux tâches domestiques, à la vie conjugale, et les préparant à devenir de bonnes mères.
On préférait
souvent ne pas confier les enfants à d’autre éducateurs que leurs parents, particulièrement dans l'aristocratie,
profondément attachée à ses traditions et méfiante à l'égard des enseignants qui pouvaient aussi provenir
d'une classe sociale inférieure.
C'est pourquoi la première école romaine n'a émergé que tardivement, vers
234 avant J.-C.
selon Plutarque.
Pour ce qui est de l'école secondaire, on a eu son apparition au IIIe siècle,
après la prise de Tarante, lorsque Lévius Andronicus, un Grec, a été ramené à Rome, où il a entrepris la
traduction de "L'Odyssée" en latin.
Les Romains appréciaient grandement la culture des Grecs, ce qui les a
poussés à apprendre leur langue et à s'imprégner de leurs connaissances : littérature, art, philosophie et
sciences.
À l'école, l'enseignement se faisait donc soit en latin soit en grec.
Les plus fortunés disposaient
d'esclaves grecs pour initier leurs enfants au bilinguisme dès leur plus jeune âge.
Une éducation de qualité
signifiait maîtriser l'expression orale, écrite et compositionnelle dans les deux langues.
En effet, tout le
système scolaire romain reposait sur des idéaux grecs.
L'État romain restait en retrait quant aux politiques
éducatives, se contentant sous la République d'expulser les maîtres de rhétorique dont l'enseignement
semblait menacer la tradition.
L'intérêt de l'empire était un peu plus grand : on a accordé des avantages aux
enseignants, mais ce n'est que tardivement qu'on a instauré un salaire fixe pour ces derniers, après que les
parents des élèves les ont souvent contraints à travailler dur pour une rémunération dérisoire.
Les
enseignants, maltraités par les parents et manquant de respect de la part des enfants, répondaient parfois par
des violences, notamment des châtiments corporels.
Ces punitions, telles que représentées sur les murs de
Pompéi avec un jeune garçon recevant des coups de bâton sur ses fesses, persistaient encore au IVe siècle, et
même au XVIe siècle en France.
Cependant, tous les enseignants n'agissaient pas ainsi.
Certains offraient des
friandises pour aider les enfants à remonter l’humeur pendant les cours et les devoirs à faire, tandis que
d'autres trouvaient un réel plaisir dans leur travail, guidant ainsi les garçons sur le chemin des études avec
enthousiasme.
Les éducateurs, appelés "Litteator", avaient des désignations différentes en fonction de leur
domaine d’instruction : celui qui enseignait les lettres était nommé "magister ludi litterarii", tandis que les
enseignants des écoles de niveau supérieur étaient les "Grammaticus".
Les enfants entraient à l’école primaire, ou "ludus litterarius", à l'âge de 6 ou 7 ans, où ils devaient acquérir
la capacité de lire et d’écrire selon la méthodologie de la pédagogie grecque, qui utilisait les abécédaires
étrusques.
Le premier pas consistait à reconnaître aisément chaque lettre ; les enfants étaient aidés par des
jeux ou par une récitation chantée de l’alphabet, le « canticum ».
Au début l’alphabet n’est pas présenté par
écrit aux étudiants, seulement dans un second temps les lettres leur étaient montrées écrites en capitales,
c’est-à-dire en « lapidariae litterae ».
Ensuite, ils apprenaient les syllabes, puis les mots et les
« sententiae » ; ainsi, en fonction du niveau, les enfants étaient répartis en "abecedarii", "syllabarii" et
"nominarii".
Pour l’apprentissage de l’écriture, on utilisait des tablettes de cire gravées à l’aide de poinçons,
avec l’assistance du maître ou en suivant des traces légèrement incisés (les « ductus »).
Pour perfectionner
leur écriture, les élèves devaient recopier des textes ou des phrases comme morales et métaphores, que
copiés plusieurs fois étaient appris par cœur, servant ainsi de leçons morales et culturelles.
Un autre but de
ces maîtres était d'enseigner le calcul, avec l'aide du "calculator"; cependant, les élèves disposaient des
jetons ou de leurs doigts.
Les tables d’additions étaient d’une importance cruciale, tout comme le système
duodécimal, encore plus complexe à apprendre.
Le "Ludus Grammaticus" commençait à l'âge de 12 ans.
Il s'agit de l'école secondaire, nommée ainsi à partir
du Ier siècle av.n.è, marquant le début effectif de l'enseignement de la grammaire.
Ce changement s’est
produit sous l’influence grecque, qui a mené à une étude plutôt morphologique (avec une division des mots
en syllabes et une classification en fonction de leur nature).
Les enseignants expliquaient des extraits de
textes tirés d'œuvres contemporaines telles que Cicéron et Virgile, ou des grands classiques de la littérature
grecque.
L'explication des textes était essentielle car il n’y avait pas de ponctuation ni séparation entre les
mots.
De plus, il fallait expliquer le sens des mots, parfois sujets à des interprétations différentes selon
l'époque ou incompris à causa de la complexité sémantique.
La tâche des étudiants était de noter les points
nécessaires.
Les matières scientifiques et artistiques n'occupaient pas le centre de l'éducation scolaire.
Les premières
étaient enseignées par des spécialistes proposant des cours privés, tandis que les secondes étaient
principalement pratiquées dans les familles nobles et par les jeunes filles.
Ces connaissances étaient
considérées inutiles.
En revanche, la littérature avait une grande importance pour l'ars oratoria (l’art de faire
des discours et de rédiger en bon latin), cruciale pour parler en public.
Pour l’art oratoire on pratiquait la
rhétorique.
Initialement, on étudiait la prose et des discours déjà présentés, puis à partir d'un sujet proposé
par le maître, on composait des nouveaux discours.
Les jeunes intéressés par une carrière juridique ou
politique pouvaient poursuivre leurs études de rhétorique à la "schola rhetoris", qui commençait à 17 ans.
Trois techniques d'enseignement y étaient appliquées : la "precletio" impliquait l'analyse d'un texte écrit,
l'"imitatio" consistait à reproduire oralement le texte lu, et l'"emendatio" visait la révision et l'amélioration du
texte.
L'objectif était d'apprendre à produire des textes capables de persuader ou d'émouvoir, en choisissant
les bons mots et en utilisant la bonne intonation.
À l'origine, l'enseignement était réservé uniquement à la
rhétorique grecque.
C’est seulement en 78 après J.-C.
que Vespasien a institué la première chaire d'État de
rhétorique, généreusement rémunérée, en la confiant à Quintilien.
Sous la principauté on est passé des leçons
de rhétorique destinées à former les citoyens à la pratique des declamationes, basées sur des arguments fictifs
et improbables dans le but de surprendre.....
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