Des rapports de l'instituteur avec les familles de ses élèves

« secrète, et ne se révèle que par ses heureux résultats et à l'insu même de ceux qui en profitent.

S'il est instituteur libre, il semble que ses rapports avec les familles doivent être plus agréables et plus faciles; et pourtant il n'en est pas toujours ainsi.

Sou­ vent il a à combattre de mauvaises influences, d'autant plus funestes qu'elles sont plus séduisantes et plus polies : alors c'est à la raison qu'il doit faire appel, c'est à la discussion qu'il doit avoir recours; il faut qu'il attaque bravement et qu'il combatte ouvertement le mal, avec douceur et avec politesse, mais en même temps avec franchise et avec résolution; s'il ne con­ vainc pas les parents, peut-être du moins parviendra­ t-il à affaiblir des opinions que rien n'avait ébranlées jusqu'alors: s'il ne les amende pas, peut-être les ren­ dra-t-il plus circonspects, et par là les élèves auront moins à souffrir des mauvais effets de l'exemple.

L'instituteur public est un fonctionnaire et ne doit jamais oublier, en dehors de ses classes, que fonction oblige et qu'il faut en toute occasion qu'il se fasse res­ pecter, par sa conduite et par sa_tenue, des familles avec lesquelles il se trouve en rapport.

Il gagnera beau­ coup de toutes les manières en sachant toujours garder son décorum, et l'estime dont il sera entouré exercera une heureuse influence sur ses élèves, qui, se souve­ nant en classe de tout le bien qu'ils ont entendu dire de leur maître, lui témoigneront plus de déférence et lui rendront ainsi sa tâche plus douce et plus facile.

L'instituteur libre, au contraire, semble par sa posi­ tion même placé sous la dépendance des parents qui !±. »