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Conseils d'un ancien instituteur sur le moment que l'on doit choisir pour reprendre un enfant et sur l'emploi des punitions en général

Publié le 17/01/2022

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Quoiqu'on ne puisse guère espérer de se passer toujours d'employer la crainte pour le commun des enfants, dont le naturel est dur et indocile. il ne faut pourtant y avoir -recours qu'après avoir éprouvé patiemment tous les autres remèdes. Il faut même toujours faire entendre distinctement aux enfants...

« 276 RECUEIL dans le vôtre.

Si vous le faites dans le vôtre, il s'aper­ çoit que vous agissez par humeur et par promptitude, et non par raison et par amitié; vous perdez sans res­ source votre autorité.

Si vous le reprenez dans son pre­ mier mouvement, il n'a pas l'esprit assez libre pour avouer sa faute, pour vaincre sa passion et pour sentir l'importance de vos avis; c'est même exposer l'enfant à perdre le respect qu'il vous doit.

Montrez-lui toujours que vous vous possédez; rien ne le lui fera mieux voir que votre patience.

Observez tous ses mouvements pen­ dant plusieurs jours, s'ille faut, pour bien placer une correction.

Ne dites point à l'enfant son défaut sans y ajouter quelque moyen de le surmonter, qui l' encou­ rage à le faire; car il faut éviter le chagrin et le décou­ ragement que la correction inspire quand elle est sèche.

Quoiqu'on ne puisse guère espérer de se passer tou­ jours d'employer la crainte pour le commun des en­ fants, dont le naturel est dur et indocile.

il ne faut pourtant y avoir -recours qu'après avoir éprouvé pa­ tiemment tous les autres remèdes.

Il faut même tou­ jours faire entendre distinctement aux enfants à quoi se réduit tout ce qu'on leur demande, et moyennant quoi on sera content d'eux; car il faut que la joie et la confiance soient leur disposition ordin;l.ire : autrement, on obscurcit leur esprit, ou abat leur courage; s'ils sont vifs, on les irrite; s'ils sont mous, on les rend stu­ pides.

La crainte est comme les remèdes violents qu'on emploie dans les maladies extrêmes; ils purgent, mais ils altèrent le tempérament, et usent les organes; une ê.me menée par la crainte en est toujours plus faible.

Au reste, quoiqu'il ne faille pas toujours menacer sans châtier de peur de rendre les menaces méprisa-. »

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