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Définition: BURLESQUE, adjectif et substantif.

Publié le 07/11/2015

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Définition: BURLESQUE, adjectif et substantif. I.— Emplois comme adjectif. A.— LITTÉRATURE et BEAUX-ARTS. 1. [En parlant d'une oeuvre, d'un style, d'une manière de parler] Qui développe des idées extravagantes à l'aide d'expressions bouffonnes, voire triviales, en vue de divertir. Les poésies burlesques de Berni. Petites compositions burlesques, divertissements plus ou moins volés aux Italiens (ROBERT BRASILLACH, Pierre Corneille, 1938, page 352) : Ø 1. Ils [les comédiens] avaient pour usage de venir avant la grande pièce, tragi-comédie ou tragédie, soutenir en présence du public quelque paradoxe burlesque, quelque proposition graveleuse; faire l'éloge du cocuage, de la pauvreté, du galimathias, de la laideur, du silence, du crachat; railler les pédants et les censeurs, prouver que toutes les femmes aiment ou peuvent aimer, etc.; inépuisables lieux communs, qu'exploitait avec un égal succès le fameux Tabarin sur ses tréteaux du Pont-Neuf. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Tableau historique et critique de la poésie et du théâtre français au XVIe. siècle, 1828, page 252. — Spécialement. POÉSIE. Genre burlesque. [En France, aux environs des années 1640-1660] Parodie généralement en vers dont le propos était de travestir de manière comique a) soit le plus souvent une oeuvre de style, noble, en prêtant aux héros des actions et des propos vulgaires et bas : Scarron a mis l'Énéide en vers burlesques (Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845); b) soit, inversement et plus rarement, un sujet peu élevé en prêtant aux personnages des actions et des propos élevés et nobles (le terme exact est dans ce cas héroï-comique). L'Arrêt burlesque de Boileau. Boileau, dans son Lutrin (1671), donnait l'exemple d'un « autre burlesque » (...) où les idées basses sont exprimées en termes nobles (ALEXIS FRANÇOIS, Histoire de la langue française cultivée des origines à nos jours, tome 1, Genève, Alexandre Jullien, 1959, page 393) : Ø 2. Il faut une extrême délicatesse pour parler aujourd'hui ailleurs que dans le genre burlesque, d'Apollon et de Pégase, des Muses, de la fontaine d'Hyppocrène et du sacré vallon. Vénus, les ris, les jeux et les grâces commencent à vieillir, et même ce n'est qu'avec réserve et précaution qu'on peut hasarder encore de nommer Mars et Thémis. LOUIS-GABRIEL A. DE BONALD, Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules ténèbres de la raison, tome 1, 1802, page 230. Ø 3. Fournel et West se sont efforcés de situer exactement le genre burlesque par les différences qu'il peut présenter par rapport à des genres voisins, le bouffon et le parodique. La parodie transposerait une oeuvre tout entière, en modifiant le fond, le cadre et les personnages — le burlesque se bornerait à « une antithèse perpétuelle entre la grandeur des actes et la bassesse du style ». C'est adopter la définition de Boileau, et réserver en somme le mot de parodie à des oeuvres où « une horlogère et un horloger parlent comme Didon et Énée... » FRANCIS BAR, Le Genre burlesque en France au XVIIe. siècle, Paris, éditions D'Artrey, 1960, page XXIX. SYNTAXE : Comique, composition, drame, épopée, parodie, poème, satire burlesque. — [En parlant d'une figure de rhétorique] ... la loi de formation de l'argot français, c'est la métaphore, toujours burlesque (PROSPER MÉRIMÉE. Lettres à Francisque Michel, 1870, page 12 ). 2. Par analogie, dans d'autres arts (cinéma, danse, peinture) Synonyme : grotesque. Symphonie burlesque (FRANÇOIS-AUGUSTE GEVAERT, Traité général d'instrumentation, 1885, page 176 ). — Ballet burlesque. [Sous le règne de Louis XIII] Petit ballet de style bouffon dont le comique était dû principalement au costume des danseurs. Quelques fragments de ballet ou de pantomime burlesque (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Âmes d'automne, 1898, page 47 ). B.— Par extension. [En parlant d'une personne, ou de l'un de ses attributs, physiques ou moraux] 1. [En parlant de l'aspect physique, du comportement extérieur ou du langage] a) Personne, costume burlesque. Dont l'aspect fantaisiste et souvent ridicule contraste avec la condition ou l'environnement social de l'individu : Ø 4. Quand il [Bois-Doré] eut bien réussi à faire, d'un beau vieillard qu'il était, une vieille marionnette burlesque, il s'avisa encore de gâter son port, qui avait la dignité de son âge, en faisant barder de doubles lames d'acier ses pourpoints et ses hauts-de-chausses... AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, tome 1, 1858, page 41. b) Langage, comportement burlesque. Dont la bouffonnerie assez grossière porte au rire ou à la moquerie. Coq-à-l'âne burlesques (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Révolte, 1907, page 468 ); histoires burlesques ou effrayantes (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, L'Aube, 1904, page 13 ); paroles burlesques (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 1, 1836, page 167 ); polichinelleries burlesques (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1879, page 47 ); saillie burlesque (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, L'Aube, 1904, page 79 ). 2. [En parlant d'une tendance, d'une attitude morale, d'une production de l'esprit] Divertissement, imagination, invention burlesque. ... humilité puérile, burlesque (ROGER MARTIN DU GARD, Souvenirs autobiographiques, 1955, page LXXX. ). II.— Emplois substantivés. A.— LITTÉRATURE. 1. Emploi absolu (par ellipse) Le burlesque. Le genre burlesque, ce qui est burlesque (confer I A). Il se mêle toujours du burlesque à l'épopée (ALEXANDRE ARNOUX, Calendrier de Flore 1946, page 92 ). L'empereur du Burlesque (surnom donné à D'Assoucy, confer Paul Léautaud, Le Théâtre de Maurice Boissard, tome 1, 1926, page 123) : Ø 5. Et le burlesque, autre fléau, le burlesque, cette lèpre des années de la Fronde et qui y survivait, Boileau en fit son affaire comme personnelle et n'en voulut rien laisser subsister. Qu'on n'essaie pas de distinguer après coup entre le bon et le mauvais burlesque, entre le burlesque de Scarron et celui de D'Assoucy, comme entre les bonnes précieuses et les précieuses ridicules : Scarron ou D'Assoucy, c'était tout un pour Boileau, et il les confondait dans son dégoût. Genre bas, vil, dégradant, détestable, et pour lequel il n'y aurait eu qu'une excuse à donner : c'est qu'il faisait une sorte de contre-poids au genre précieux; il y fut une manière d'antidote. Ces deux maladies se contrarièrent. Mais Boileau ne voulait pas plus de l'une que de l'autre, et n'admettait qu'un régime sain pour la santé de l'esprit. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 5, 1859, page 325. 2. Le burlesque de quelque chose. Caractère bouffon, fantaisiste d'une oeuvre, d'un rôle, etc. (Confer Alexandre Arnoux, Zulma l'infidèle, 1960, page 152). — Par extension. [Appliqué à un aspect d'une personne, à une scène de la vie courante] Le burlesque de la situation. B.— [Aux États-Unis] Nom emprunté au français pour désigner un cabaret ou un music-hallemand Nous nous sommes assis dans un burlesque pour regarder des femmes se déshabiller en musique (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 306 ). Remarque : Cet emprunt a pu se faire par le détour de la Grande-Bretagne qui introduisit le mot au XIXe. siècle pour désigner une pantomime fort comique jouée par des clowns extravagants, genre dont se saisit par la suite le cinéma américain. Remarque générale : 1. Les dictionnaires ont distingué burlesque, héroï-comique et parodie. Selon eux, le burlesque traite un sujet noble, héroïque avec des personnages vulgaires et un style bas; l'héroï-comique, au contraire, prête à des personnages de petite condition des manières recherchées sur le ton de l'épopée; la parodie " change la condition des personnages dans les oeuvres qu'elle travestit. (...) Le burlesque, la parodie, le poème héroï-comique sont des espèces du genre bouffon " (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)). 2. Le genre burlesque, fort décrié, dès les origines, est presque unanimement défini au XIXe. siècle " (genre) qui est d'un comique bas et outré ". La critique moderne est plus nuancée; confer bibliographie. (A. Adam) : " la trivialité du ton n'est pas bassesse et platitude, elle est recherche de langage ". STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 260. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 358, b) 428; XXe. siècle : a) 459, b) 293.

« nobles (ALEXIS FRAN?OIS, Histoire de la langue fran?aise cultiv?e des origines ? nos jours, tome 1, Gen?ve, Alexandre Jullien, 1959, page 393) : ? 2.

Il faut une extr?me d?licatesse pour parler aujourd'hui ailleurs que dans le genre burlesque, d'Apollon et de P?gase, des Muses, de la fontaine d'Hyppocr?ne et du sacr? vallon.

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DE BONALD, L?gislation primitive consid?r?e dans les derniers temps par les seules t?n?bres de la raison, tome 1, 1802, page 230.

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Fournel et West se sont efforc?s de situer exactement le genre burlesque par les diff?rences qu'il peut pr?senter par rapport ? des genres voisins, le bouffon et le parodique.

La parodie transposerait une oeuvre tout enti?re, en modifiant le fond, le cadre et les personnages ? le burlesque se bornerait ? ? une antith?se perp?tuelle entre la grandeur des actes et la bassesse du style ?.

C'est adopter la d?finition de Boileau, et r?server en somme le mot de parodie ? des oeuvres o? ? une horlog?re et un horloger parlent comme Didon et ?n?e...

? FRANCIS BAR, Le Genre burlesque en France au XVIIe.

si?cle, Paris, ?ditions D'Artrey, 1960, page XXIX.

SYNTAXE?: Comique, composition, drame, ?pop?e, parodie, po?me, satire burlesque.

? [En parlant d'une figure de rh?torique] ...

la loi de formation de l'argot fran?ais, c'est la m?taphore, toujours burlesque (PROSPER M?RIM?E.

Lettres ? Francisque Michel, 1870, page 12 ).

2.

Par analogie, dans d'autres arts (cin?ma, danse, peinture) Synonyme?: grotesque.

Symphonie burlesque (FRAN?OIS-AUGUSTE GEVAERT, Trait? g?n?ral d'instrumentation, 1885, page 176 ).

? Ballet burlesque.

[Sous le r?gne de Louis XIII] Petit ballet de style bouffon dont le comique ?tait d? principalement au costume des danseurs.

Quelques fragments de ballet ou de pantomime burlesque (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, ?mes d'automne, 1898, page 47 ).

B.? Par extension.

[En parlant d'une personne, ou de l'un de ses attributs, physiques ou moraux] 1.

[En parlant de l'aspect physique, du comportement ext?rieur ou du langage] a) Personne, costume burlesque.

Dont l'aspect fantaisiste et souvent ridicule contraste avec la condition ou. »

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