Rémus et Romulus

« Il prend une charrue pour en tracer les limites etmarque d'un sillon le territoire sacré. Devant ses préparatifs, son frère Remus ne perd pas l' occasion de se moquer de cette« ville » si rustique sur sa modeste colline et s'amuse à en franchir la limite .

Profondément vexé de voir son projet si méchamment dénigré, Romulus s' emporte.

En se battant contreRemus, il le tue. Presque aussitôt, Romulus regrette amèrement son geste fratricide.   Pour peupler sa jeune cité , Romulus accueille sur la colline du Capitole les esclaves en fuite et les voleurs. Toutefois, les femmes se font rares. Pour attirer à Rome les filles du peuple voisin, les Sabins, Romulus les invite à une fête et profite de l'ivresse des hommes pour enlever leurs soe urs et compagnes sans défense, les Sabines. Offensés par le culot de Romulus, les Sabins s'apprêtent à détruire la nouvelle cité . C'estalors que Titus Tatius, roi des Sabins, se laisse fléchir par ses propres filles, acquises à lacause de leurs ravisseurs et qui, en se jetant entre les combattants, leur imposent la trêve .

Dès lors, Romulus et Titus régneront en alliés, ouvrant ainsi une période de double royautéqui marquera la tradition de la Rome ancienne.   Le conflit avorté entre Romulus et Titus représente un baptême guerrier . Cette image seraune constante de l'histoire de la ville dédiée à Mars, dieu de la Guerre, comme le montre la lutte des Horaces et des Curiaces à l'issue de laquelle Rome, encore une fois, conquiert un territoire en concluant des alliances matrimoniales et politiques. Les villes antiques s'attribuaient toutes une origines mythique et voyaient dans leurs famillesrégnantes la descendance de leurs héros tutélaires.

Marquée par le caractère , les talents ou les crimes de ses ancêtres, une ville pouvait ainsi relire son histoire , perpétuer ses symboles et se rendre à elle-même un culte de mémoire . Rome , la Ville par excellence, Urbs , eut ainsison propre dieu, comme chaque foyer romain possédait son protecteur domestique ou « dieu Lare ».  . »