Récits de pèlerinages au mont Sinaï

« e Sinaï vu par eintre allemand s les premières .

es du xxe siècle.

les pèlerins lisent le passage de la Bible concernant le site, puis célèbrent l'eucharistie.

« Personne cependant n'ha­ bite sur le sommet lui -même de cette montagne du mi­ lieu , précise Égérie, il n'y a là rien d'autre que l'église seule et la grotte où se tint saint Moïse .

» Dans le récit bibli­ que, en effet, seul Moïse avait le dro i t de se rendre en ce lieu, et un pèlerin venu d'Italie près de deux cents ans après Égérie fera la mê­ me observation : « Il y a un petit oratoire de plus ou moins six pieds de longueur et de largeur, où personne n 'a l'audace de résider.

Mais, lorsque le jour s'est levé, les moines y montent et y font le service de Dieu .

» Notre pèle­ rin y accomplit le rite consa­ cré : « En cet endroit, tous, par dévotion, tondent et jet­ tent leur barbe et leurs che­ veux ; moi aussi j'y ai taillé ma barbe.» Visite de la vallée L a randonnée d'Égérie se termine au soir dans la vallée où se trouve le Buisspn ardent et où sera édifié deux siècles plus tard le monastèfo Sainte-Catherine .

Elle y re­ marque plusieurs ermitages, une église et« un jardin très agréable , ayant en abondan­ ce une eau excellente ».

On se restaure dans le jardin , de ­ vant le Buisson, en compa­ gnie des moines .

Le lende­ main, ceux - ci font visiter à la dame tous les lieux saints de la vallée : le campement des Hébreux, le rocher contre le­ quel Moïse brisa les Tables de la Loi, le lieu où fut brûlé le veau d'or, ceux où la manne et les cailles tombèrent en pluie sur les fils d'Israël affa­ més et où fut fabriqué le ta­ bernacle.

Le pèlerin italien, lui, aura le privilège d'empor­ ter un peu de manne: dans la vallée « descend , à certaines époques, une rosée du ciel qu'ils appellent manne ; elle se coagule et devient comme un grain de résine.

Ils la re­ cueillent et en ont ainsi de pleins tonneaux dans le mo ­ nastère; ils en donnent de pe­ tites ampoules en guise de bénédiction ».

Il s'agit en fait de « miel du cèdre» ou « miel de rosée », une résine dite aussi tereniabin, dont les moi­ nes feront plus tard commer­ ce sur les marchés du Caire.

Le voyageur observe aussi avec curiosité les animaux vi­ vant sur la montagne : lions, léopards, onagres, gazelles et mulets, lesquels « font tour­ ner les meules ».

Quant à Égérie, ravie de toutes les merveilles qu'elle a contem­ plées, elle s'en est retournée à travers le désert jusqu'à Jé­ rusalem, en admirant au pas­ sage tous les sites fameux de l'itinéraire de l' Exode.. »