PINDARE

« LOUÉS SO IENT LES VAINQUEURS DES JEUX Pindare est le poète lyrique grec dont l'œuvre est la mieux conservée.

Celle-ci nous est pourtant parvenue tronquée puisqu'il ne reste que quarante-quatre Épinicies, que l'éditeur antique Aristophane de Byzance [v.

257-180 av.

J.-C.J a classées en Olympiques, Pythiques, Isthmiques et Néméennes suivant les jeux qu'elles célèbrent.

Quelques maigres fragments d'hymnes et de chants de deuil, de banquet ou de procession ont également résisté au temps.

Q u'est-ce qu'une épinicie? C'est une ode triomphale dédiée au vainqueur d'une des épreuves des jeux panhelléniques, qui se déroulent à Olympie en l'honneur de Zeus, à Delphes en celui d'Apollon Pythien, dans l'isthme de Corinthe en celui de Poséidon ou encore à Némée en celui d'Héraclès [ou d'Opheltèsl.

De la même façon que les athlètes victorieux ont le droit de faire sculpter une statue à leur effigie et de la placer dans l'enceinte sacrée d'Olympie, de même ils peuvent demander à un poète de leur composer une ode, en échange d'une somme rondelette.

Au son de la lyre et de la flûte, celle­ ci est chantée et dansée par un chœur.

Il ne faudrait cependant pas croire que les Épinicies sont de simples poèmes de circonstance .

En effet, Pindare, le héraut des Muses, profite de l'occasion pour célébrer des valeurs éternelles et élever l'esprit des hommes vers les dieux.

o+ DES ODES AUX VAINQUEURS Les odes de Pinda re sont écrites en l'honneur des vainqueurs des quatre plus grandes fêtes panhelléniques : les jeux Olympiques - qu i exis tent au moins depuis 776 av.

J.-C.

et lors desque ls une trêve sacrée est observée par tout es les cités grecques -,l es jeux Pythiques, les jeux Néméens et Isthmiques .

En ce V' siècle av.

J.

-C.

déchiré par les guerres médiques , ses poèmes ne se contentent pas de célébrer des exploits sportifs.

mais revêtent également une signif i cation religieuse et polit ique.

Tous sont dédiés à un dieu o u à u n demi-die u et consacrent par des prix symbol iques les vainque urs, pour la plupart membres de l'aristocratie grecque .

ATHLÈTES DISPUTANT UNE COURSE La plupart des Épinicies de Pind are célèbrent les vainqueurs des principau ,x j~ux .

Relief ornant une urne funera 1re grecque, v1• siècle av.

J .-C .

!Photo DeA P1cture Ubrary) • • • • • • • • • • LA GLOIRE, AUJOURD'HUI ET DEMAIN Dans son ouvrage Les Maîtres de vérité dans la Grèce archaïque, Marcel D étien ne présente la gloire comme une valeur essentiel le de la société grecque aristocratique qui revêt deux formes : kudos.

« la gloire qui illumine le vainqueur, une sorte de ~râce divine, instantanée» , et kleos, «la gloire telle qu'elle se déve lop pe de bouche en bouche .

de générat ion en génération», celle dont le guerrie r ( ou l'athlète) est redevable au poète qui le loue.

Ces formes apparaissent nettement dans l'œuvre de Pindare : la victoi re de l'at hlète est une faveur des dieux.

qui échappera à l'oubli à con dition qu'un poète inspiré par les dieux la chante .

LE POÈTE LYRIQUE Pl N DARE Sculpture grecque en marbre, v.

450 av .

J.-C.

Kunsth istorisches Museum, Vienne .

!Photo akg-1mages I Erich LessongJ. »