NINURTA, LE CHAMPION DES DIEUX

« @@@@@ AVEC L'AIDE DES« PIERRES BÉNIES», IL VAINC LES« PIERRES MAUDITES» Pour Ninurta, les occasions de prouver ses pouvoirs ne manquent pas.

lune d·entre elles est relatée dans le poème du Lugal.e, dont la version la plus ancienne pourrait dater de la fin du 111• millénaire av.

J.-C .

Dans ce récit, la Mésopotamie, qui entretient des relations belliqueuses avec les habitants des contrées voisines, doit faire face à une rébellion des peuples barbares de la Montagne [le Zagros, situé à l'est de Sumer].

soulevés par le démon Asakku.

Seul Ninurta peut espérer vaincre ce puissant adversaire, qui a levé une véritable armée de pierres.

Averti de la menace par son arme aux pouvoirs magiques, Ninurta marche vers l'ennemi et mate sans difficulté la rébellion.

Un second soulèvement se prépare pourtant.

Cette fois, après avoir réussi à rallier les deux tiers des pierres combattant jusqu·alors aux côtés du démon, Ninurta s'attaque sans attendre à Asakku, qu'il parviendra à abattre après maint assaut.

Les pierres demeurées fidèles au démon sont condamnées par Ninurta à être foulées par les vainqueurs, tandis que celles qui ont renoncé à leur alliance initiale sont récompensées par le dieu qui leur confère une brillance hors du commun ; lapis-lazuli, cornaline, améthyste composent depuis lors les plus belles parures.

œ On dit souvent la mythologie mésopotamienne pauvre en légendes.

La richesse des récits et poèmes qui composent le cycle de Ninurta semble démentir cette assertion.

En effet, le dieu Ninurta, fils d'Enlil.

intervient dans de nombreux récits conservés jusqu'à aujourd 0hui : le poème du Lugal.e (qui doit son titre au premier mot de la légende! relate le combat du dieu contre l'armée de pierres du démon Asakku; le Mythe d'Anzu celui contre r aigle qui a dérobé les Tablettes du destin ; Ninurta à Nippour et Ninurta et la Tortue racontent enfin comment le dieu se voit reconnaître le pouvoir sur la Terre.

LE FAIULEUX LAPIDAIRE DU l.uaAL.E Plus de deux cents des quelque s ept cents vers du poème du Lugal.e constituent ce que Jean Bottéro a appelé un« lapidaire fabuleux » .

En effet.

ils distinguent tour à tour les trente « pierres bén ies » qui se rallièrent à Ninurta lors de son combat contre Asakku et les quinze « pierres maudites » restees fidèles au démon.

Reconnaissant, Ninurta conféra aux premières (parmi lesquelles le lapis-lazuli.

la cornaline, la diorite et raméthystel un éclat hors du commun qui leur vaut d0être aujourd ·hui encore util i sées en joaillerie .

Les autres (la lave pétrifiée, le basalte, l'obsidienne.

etc.l furent destinées par le dieu à cc des travaux destructeurs ou serviles ».. »