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MYTHE : Métaphysique et morale

Publié le 17/01/2022

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Des désirs interdits évoqués sans pudeur. Des personnages purs mais pleins de haine. Un meurtrier affirmant que son acte est « bon », En s\'attachant à représenter le mythe, les auteurs de ces pièces nous entraînent du côté de l\'interdit, qu\'ils justifient en partie. En même temps, ils jettent le doute sur l\'innocence ou la pureté. L\'évocation du mythe débouche ainsi sur une remise en cause de la morale ordinaire.


Et que penser de cette soif de la vérité, c\'est-à-dire d\'une connaissance totale, qui mène Électre jusqu\'à l\'anéantissement de sa patrie, jusqu\'à l\'inhumain? Quant au régent Égisthe, qui a découvert la grandeur de son devoir, à quoi lui sert cette révélation puisqu\'il finit assassiné, victime impuissante d\'Oreste, à tout jamais lié à Clytemnestre par son indignité d\'amant et de meurtrier?

« d'Œdipe à Électre, le héros dans sa version moderne est un être du désarroi, du doute, de l'angoisse et du désespoir.

Seuls Orphée et Amphitryon 38 paraissent proposer une vision moins pessimiste de la condition humaine, sans doute parce qu'elle réussit à s'accepter.

La prédestination et la liberté Son destin étant tracé par avance parce qu'il s'inscrit dans la malédiction qui pèse sur sa famille, le héros n'a plus de liberté.

Œdipe, Antigone, Électre en sont des illustrations exemplaires.

Les prologues qu'utilisent Cocteau ou Anouilh insis­ tent bien sur cette « machine infernale» qu'est le destin.

On peut donc voir dans l'enquête d'Œdipe et dans la quête d'Électre les formes saisissantes d'une aliéna­ tion.

Cependant, la plupart des dramaturges modernes insistent sur la nécessité d'une action humaine, sur un engagement, même s'ils sont vains.

Hector, Promé­ thée, Alcmène, Antigone ou Électre incarnent l'obstination, le refus, la révolte.

Dans Les Mouches, Sartre montre que l'homme n'existe véritablement que par ses actes.

Seuls sa prise de conscience et son engagement peuvent le libérer.

...

Il -LE DÉBAT MORAL Des règles de conduite ? Un des premiers fondements de la morale, c'est de fixer des règles de conduite.

En utilisant le mythe antique, les dramaturges modernes permettent au spectateur de s'interroger sur des attitudes et des comportements, sur des choix et des actes.

Il y a donc là une véritable interrogation sur l'engagement de l'indi­ vidu et sur son rapport à autrui.

Tel est au fond le débat d' Antigone et de Créon chez Cocteau comme chez Anouilh.

Tel est le débat élargi aux familles puis aux peuples chez Giraudoux dans La guerre de Troie n'aura pas lieu ou dans Électre.

A cette interrogation sur l'attitude répond également celle sur la responsabilité des individus au sein de la collectivité, vis-à-vis du présent ou du passé, face à la maladie, à la guerre, à l'injustice.

De la responsabilité à la culpabilité, il n'y a qu'un pas à franchir.

Quelle est la part de responsabilité et de culpabilité d'Œdipe, d'Électre ou de Médée? Jusqu'où peut-on aller? nous demande Giraudoux qui fait se lever l'aurore d'Électre sur des ruines.

Antigone et Électre ont-elles le droit de sacrifier le bonheur d'Hémon ou celui d'Oreste à leur devoir ou à leur idéal? Le bien et le mal Traditionnellement, la morale sépare aussi ce qui est bien de ce qui est mal.

Beaucoup de dramaturges nous proposent de relativiser de telles notions.

Certains personnages semblent même échapper à toute morale, soit qu'ils l'ignorent (comme Hélène dans La guerre de Troie n'aura pas lieu), soit qu'ils substituent à une morale civique une éthique personnelle (telles Électre et Antigone).

Parfois il leur arrive de condamner la fausse morale qui aliène l'esprit des peuples (comme Oreste dans Les Mouches).

Au-delà de cette perspective existe une conscience de ce qui est légitime et de ce qui ne l'est pas, à quoi peut se joindre la volonté ou la recherche d'une harmonie, d'une mesure, en accord avec la civilisation de la Grèce classique.. »

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