LES VOYAGES DANS L'EPOPEE DE GILGAMESH
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
Les Monts-Jumeaux, desquels naît chaque matin et meurt chaque soir le Soleil, dont le sommet touche le ciel et la base les profondeurs de la Terre, sont tout aussi terrifiants. Mais une fois ces montagnes franchies, Gilgamesh découvre incrédule le fascinant jardin des Gemmes, dont les arbres miroitent de pierres précieuses. Les rivages où il rencontre la tavernière Siduri, qui semblent marquer la frontière entre le monde des hommes et celui des dieux, la forêt où l'on ramasse l'ournou, une substance aux vertus précieuses pour les voyageurs, ou l'Eau Mortelle sont autant de lieux surnaturels.
«
PARCOURIR LES DISTANCES, SURMONTER LES EPREUVES
Qu'il chemine avec ou sans son ami.
Gilgamesh est conscient
de« parcourir une route dont [il] ne connaî[t] pas les détours.
»
!L'Épopée de Gilgamesh, trad.
A.
Azriél.
Pour se rassurer, pour
ne pas
risquer de mécontenter les dieux, il respecte lors de
chaque étape un
rituel précis : après d'interminables heures
de marche,
il choisit le lieu où il passera la nuit, allongé à
même le sol, en plein air, puis entreprend sans plus attendre
de se purifier avec l'eau d'une rivière ou en creusant un puits.
Vient alors le moment de présenter des offrandes -de l'eau
pure et de la nourriture -
à Shamash, d'invoquer Lugalbanda et
de prier pour que, durant la nuit, lui vienne un songe de prédic
tion heureuse .
Au matin, après avoir interprété ses visions
nocturnes, Gilgamesh reprend
sa route.
Outre le combat contre le géant Humbaba, plusieurs épreuves
attendent Gilgamesh, dont le voyage s'apparente ainsi à
un parcours initiatique.
Il doit en effet emprunter un passage
complètement obscur pour traverser les Monts-Jumeaux ;
bien qu'aucun
mortel n'ait jamais réussi cet exploit , le héros,
malgré la fatigue et l'obscurité, poursuit inlassablement sa
route.
Un autre défi l'attend ensuite: franchir l'Eau Mortelle qui
le sépare de la demeure d'Utanapishtim.
Mais rien n'arrête
Gilgamesh.
œ
DIS DISTMCIS ihAmauls
Dans L'Épopée de Gilgamesh, les distances sont mesurées en double s heures de marche, car les Sumériens divisent chaque journée Ide 24 heures! en douze périodes égales ; ainsi.
la forêt des Cèdres s'étend« à soixan te doub les heures de chaque côté ».
Mais ces « distances - tem ps », les héros semblent les parcourir avec plus de facilité que les hommes : partis d 'Uruk, Gilgamesh et Enkidu atteignent le domaine d'Humbaba après trois jours de marche ...
alors qu'il faut habituellement
compter un mois et demi de route ! Pourtant, les héros finissent par
montrer des signes de fatigue et le récit insiste , par des répétitions et figures de style, sur la longueur des e xpéditions .
• • • • • • • • • •
LE VOYAIE D'UTAllAPISHTI M
Une autre « expéd ition » est relatée
dans L'Épopée de G ilgamesh, mettant en scène non plus le roi d'Uruk , ma is le fils du roi de Shurupak , Utanapisht im .
Les dieux l'ayant choisi
pour perpétuer l'espèce humai ne après le déluge , il fait construire un bateau sur lequel il embarque et se laisse dériver lorsque les eaux s'abattent sur la terre.
Le batelier
Puzur-Amuri a beau avoir
la responsab i l ité de dir iger le navire, ce dernier est porté par les flots déchaînés jusqu "à ce qu'une bande de terre apparaisse à l'horizon .
C'est au pied du Mon t du Salut qu' Utanapisht im et son équ ipage accostent sept jours plus tard .
Le rescapé du déluge et son épouse accèdent alors à l'immortal ité et sont
conduits par les dieux à l'embouchure des fleuves, où ils demeurent depuis
lors ..
»
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