LES STÈLES Des pierres qui parlent

« L'ÉGYPTE CROYANCES & RELIGIONS LES STÈLES FAVORISENT L'ACCÈS À LA VIE ÉTERNELLE La fonction de la stèle dépend du lieu où elle est dressée [auprès d'une tombe, dans un temple, dans une région frontalière).

ainsi que de la personne qui la dédie .

Les particuliers les apprécient tout particulièrement.

Pour orner leur tombe, ils passent commande de stèles funéraires qu'ils placent devant la façade ou dans la cour, ou encore qu'ils encastrent dans une paroi de la chapelle .

En Abydos, la ville sainte d'Osiris, de nombreux Égyptiens érigent des stèles sur le chemin des processions de la statue divine , dans l'enceinte des temples et des chapelles, afin de se rappeler au bon souvenir du dieu des Morts et de gagner ses faveurs dans l'Au-delà.

En même temps, la stèle assure la présence de son propriétaire, qui profite ainsi des offrandes servies dans l' enceinte des temples .

C'est une précaution supplémentaire pour éviter de mourir de faim et de soif dans le monde des morts .

Sur ces pierres dressées, souvent divisées en plusieurs « registres» [larges bandes horizontales).

le défunt adore les divinités qui veillent sur les morts, comme Osiris, Rê-Horakhty , Ptah, Anubis, Isis ou encore Hathor.

Au-dessous, le mort reçoit un culte rendu par son fils aîné figuré avec les attributs des prêtres.

Le mort prof ite de la compagnie de son épouse et parfois aussi d'autres membres de sa famille.~ Sous l'Ancien Empire, à partir de la Ill" dynastie, les Égyptiens dotent les mastabas de stèles fausses-portes qui, intégrées à l'architecture, mettent en communication la salle du sarcophage et la chapelle où sont servies les offrandes.

Les éléments immatériels formant la personne humaine -le ka et le ba -la franchissent symboliquement pour se nourrir, s'abreuver et se promener .

La stèle fausse-porte se compose d'un linteau et de deux montants inscrits qui encadrent une niche surmontée d'un rouleau évoquant un store.

Au-dessus de celui-ci est sculpté un tableau qui montre le défunt assis devant une table chargée de pains.

À la Basse Époque, des stèles «guérisseuses», dites d'« Horus sur les crocodiles», jouent un rôle prophylactique.

Elles écartent le danger que représentent les animaux redoutés des Egyptiens, aussi bien sur Terre que dans l'Au-delà .

Horus enfant y est représenté debout sur des crocodiles, des serpents et des scorpions dans ses mains.

En recueillant l'eau versée sur l'image et les formules magiques gravées sur la pierre, puis en la buvant.

le fidèle échappera aux morsures des bêtes sauvages .

Ces stèles aux vertus protectrices se sont largef11ent répandues en dehors de l'Egypte, guisqu· on en a trouvé jusqu· en Ethiopie et à Rome.. »