LES STATUES DE PARTICULIERS Des sculptures pour survivre dans l'Au-delà

« L'ÉGYPTE CROYANCES & RELIGIONS -LA STATUE SERT DE RÉCOMPENSE À quelques rares fonctionnaires loyaux qui ont rendu des services précieux à la couronne, le pharaon accorde le privilège de déposer une statue d'eux-mêmes dans un temple du pays.

Ces effigies ne sont pas placées à n'importe quel endroit du monument : elles n'ont accès qu'à la cour, partie de l'édifice où le public est admis en certaines occasions .

Quel est l'intérêt pour un particul ier d'être présent dans un temple sous la forme d'une statue ? C'est une garantie supplémentaire de survie.

En effet, grâce à la statue visitée par son ka, le dignitaire se nourrit des offrandes alimentaires qui circulent dans le temple.

Il voit le soleil se lever tous les jours.

Il respire la fumée de l'encens purificateur et fait en sorte que son nom passe à la postérité .

Pour pouvoir inscrire tous les textes qui assurent l'efficacité de la statue, les artistes créent un nouveau type d'effigie : la statue-cube .

De la masse cubique, qui évoque le personnage assis genoux relevés, émerge la tête.

Les bras et les mains sont sculptés en saillie sur les genoux tandis que les pieds prolongent le cube.

Les inscriptions, identifiant le personnage et décrivant sa carrière, courent sur le devant et sur les côtés de la statue.œ Les statues de particuliers offrent un large éventail d'attitudes: personnages debout, bras le long du corps ou long bâton de commandement dans une main ; nobles dames ou dignitaires assis sur un siège, mains posées sur les genoux ; hommes assis par terre, jambes croisées dans l'attitude du scribe; statues­ cubes ; statues de couples parfois accompagnés de leurs enfants ; hommes agenouillés présentant une petite chapelle qui abrite une divinité ou une stèle portant un hymne à une divinité ...

À l'ouest du site de Gizeh, l'un des cimetières de dignitaires a livré aux archéologues de curieuses têtes sculptées dans le calcaire dans la f>remière moitié de la IV" dynastie 12620-2500 av.

J.-C.J.

Sur ces sculptures qui ne figurent que la tête et le cou, le contour de la chevelure rase est indiqué par un simple trait.

L.:égyptologue qui a découvert les premiers exemplaires leur a donné le nom de« têtes de réserve », car il pensait qu'elles avaient pour rôle de se substituer à la véritable tête de leur propriétaire.

En fait, la fonction exacte de ces effigies n'a toujours pas été élucidée.

S'agit-il de modèles utilisés par les artistes pour réaliser des statues d'un meme personnage? Sont-elles des images employées lors de rites magiques, comme pourraient le laisser supposer les traces de mutilation relevées sur la plupart d'en­ tre elles ? Nous l'ignorons encore.. »