LES PROPHÉTIES, LES PRODIGES ET L'ONIROMANCIE
Publié le 01/05/2014
Extrait du document
Au début du récit, Aleyin vient de mourir, à la grande douleur de son père, Baal. Lapton, l'un des fils du dieu El, va alors trouver son père pour lui demander de donner un successeur au défunt, qui a disparu à cause de Môt. Ce dernier est victime de la colère de sa soeur, la déesse Anat, qui lance sur lui une malédiction et le fait périr. Alors Aleyin réapparaît, les pluies se remettent à tomber et la végétation renaît. Môt est pour sa part condamné à descendre aux Enfers. Cette scène, qui semble se reproduire chaque année, explique pour les Phéniciens l'alternance des saisons et le cycle de ta végétation tels
«
MYTHES DE MÉSOPOTAMIE
LE MONDE EST UN IMMENSE LIVRE À DÉCHIFFRER
Au-delà des rêves, le monde sensible aussi offre matière à la
divination .
La lecture des traités laissés par les Mésopotamiens
nous apprend qu'ils voyaient des présages dans les configurations
des astres, dans l'aspect
du ciel ou des rivières, dans le comporte
ment des animaux
ou dans l'apparence physique des hommes ...
Dans ces cas, la mantique se fonde avant tout sur l'o bservation
du monde environnant.
D
'autres signes ne sont pas immédiatement per ce ptibles .
Pour pouvoir les interpréter, il faut commencer par les faire
apparaître : par exemple, le foie des animaux sacrifiés est
particulièrement digne d'intérêt.
Des moulages de ces organes
répertoriant les différentes interprétations possibles ont
d'ailleurs été découverts dans les vestiges de Mari ; ils servaient
certainement à la formation des devins .
L es prêtres sont parfo is également à l'origine d'autres phéno
mènes à interpréter : ils peuvent notamment allumer des
encensoirs afin d'observer les volutes décrites par la fumée
ou
encore jeter dans un bassin une poignée de farine ou quelques
gouttes d'huile avant
d'interpréter les formes qui se dessinent
à la surface de l' eau.
œ
l:INFWENCE DES PICTOGRAMMES
En Mésopotamie, l'écriture utilisée est pictographique : est dessiné l objet représentant l'idée que l'on veut exprimer
!un épi pour dire « céréale», un pied pour dire « marcher » ..
.I.
Jean Bottéro avance l'hypothèse que ce mode de codage a pu favoriser la pratique divinatoire : selon lui, les habitants de la Mésopotamie interprètent les phénomènes naturels comme des sortes de pictogrammes envoyés par les dieux .
Chaque événement peu ordinaire doit donc être déchiffré comme
s'il s'agissait d'un code, pour que les hommes puissent
comprendre la teneur du message transmis par les dieux.
UN CODE TOUJOURS LOGIQUE ?
Des tablettes répertorient la signification attribuée à de nombreux rêves .
Certaines
interprétations sont claires :
on peut voir une certaine logique dans le fait de promettre la folie
à celui qui rêve qu'il boit de la bière
car il y a là une simple transposition de l'ivresse.
D'autres sont plus complexes.
Ainsi, on promet à celui
qui rêve qu'il plonge dans une rivière
puis remonte à la surface qu'il
gagnera
un procès.
On en comprend
rapidement la logique en apprenant
qu'il arrivait qu'un accusé soit jeté dans une rivière lorsque r on ne parvenait pas à décider s'il était
coupable ou non : on pensait que le fleuve laisserait remonter à la surface un innocent mais garderait
un coupable !.
»
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