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Les Égyptiens ont peur de leurs morts

Publié le 20/10/2013

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Illustration parfaite de ces croyances, un célèbre papy­rus magique de quinze pages est entièrement consacré à la lutte contre les morts dange­reux. La copie que nous en possédons date du Nouvel Empire, mais l'original re­monte vraisemblablement au Moyen Empire. Il s'agit, en une vingtaine de formules, de protéger un enfant nou­veau-né, être particulière­ment fragile, contre les mau­vaises actions des morts. Le texte cherche à prévoir tous les cas de figure afin que la protection soit maximale : les formules protègent toutes les parties de son corps con­tre les maladies, elles font spécialement attention au moment délicat qu'est l'ac­couchement. La dernière in­cantation présente la singu­larité de vouloir éviter la mi­se au monde d'un enfant prématuré. Le bébé est placé sous la protection de Rê, le puissant dieu soleil et, bien sûr, sous celle d'Isis, grande mère et grande magicienne.

« retrouvé un petit morceau de papyrus plié, destiné à être porté autour du cou et sur lequel est écrit un texte conjurant tel mort, désigné par son nom, de ne pas rendre le porteur malade .

D'autres types de talismans sont confectionnés contre eux, faits de pierres semi-pré­ cieuses ou de composantes particulières, telles la mâ­ choire d'un poisson et l'épine dorsale d'un autre .

Ces amu ­ lettes devaient être portées autour du cou pour être vrai­ ment efficaces.

On craint aussi que les morts ne soient à l'origine des mau­ vais rêves.

Des formules sont donc destinées à les empê­ cher de susciter des cauche ­ mars , et les appuie-tête sur lesquels dorment les Égyp ­ tiens jouent un rôle protec ­ teur très important contre ce péril.

Étrangement, cette peur n'est pas seulement le fait du petit peuple.

Elle est partagée par toute la population .

Lors des cérémonies royales de fin d'année, par exemple, le sou­ verain doit régénérer sa pro - tection magique en vue du délicat passage d'une année à l'autre, toujours périlleux, et pour être à même d'assumer sa charge pendant toute l'an­ née à venir.

Le papyrus enre­ gistrant les rites requis à cette occasion présente une notice destinée à protéger la royauté des éventuels méfaits des morts.

De même , l'État.

qui pratique des rituels d'envoûtement contre les pays étrangers pour les empêcher d'envahir l'É­ gypte, y inclut certains dé­ funts particulièrement redou­ tables pour le pouvoir.

Les exactions des morts sont donc craintes même en haut lieu !. »

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