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LES AUTEURS GRECS ET LA RELIGION ÉGYPTIENNE

Publié le 29/03/2014

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Tout commence avec Homère qui, dans le chant IX de l'Iliade, montre Achille, furieux, refusant les offres d'Agamemnon. Ce dernier lui donnerait-il « tous les trésors de Thèbes d'Égypte, la ville où chaque maison renferme maintes richesses, la ville aux cent portes, dont chacune laisse passer deux cents guerriers avec leurs chevaux et leurs chars « (Belles Lettres, trad. P. Mazon, 1937) qu'il refuserait quand même son amitié !

 

Encore peu connue des Grecs d'alors, l'Égypte reste une contrée fabuleuse, qui n'est guère entrevue qu'à travers les récits des marchands phéniciens. Pourtant, la religion égyptienne, qui est sans conteste la plus ancienne de la région, n'en diffuse pas moins ses croyances et ses mythes tout autour de la Méditerranée, et aucun peuple ne peut manquer d'être impressionné par un tel foisonnement de mythes et de croyances.

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« S'il révèle à l'occasion quelques-uns des noms de ces dieux exotiques, Hérodote raconte pourtant les histoires égyptiennes à la mode grecque, en utilisant la plupart du temps des noms compréhensibles pour ses contemporains : Ptah devient Vulcain, Amon-Rê se nomme Zeus, Seth prend les traits d'Arès ou d'Hermès.

Imitant son exemple, Plutarque donnera égale­ ment, six siècles plus tard, des noms grecs aux dieux égyp­ tiens, Geb et Nout devenant ainsi Cronos et Rhéa.

~ LES GRECS INTERPRÈTENT À LEUR MODE LA RELIGION ÉGYPTIENNE On comprend alors que les auteurs grecs choisissent de préférence des mythes entrant en résonance avec ceux de la Grèce.

Ainsi, l' histoire d'Osiris racontée par Plutarque fait-elle de ce dieu un personnage comparable à Prométhée, un martyr de la cause des hommes à qui il aurait apporté la civilisation et appris la culture de la terre.

Isis devient quant à elle la mère d'Apollon.

Il existe cependant chez les auteurs grecs une préoccupation quasi scientifique, Hérodote s'employant par exemple à confronter les différentes traditions religieuses:« J'ai entendu d'autres choses encore en m' entretenant à Memphis avec les prêtres de Vulcain, et ensuite à Thèbes, et aussi à Héliopolis où je me suis transporté exprès, voulant savoir si les traditions, dans cette ville, sont d'accord avec celles de Memphis.

»o+ PANDORE ET KHNOUM, DEUX COUSINES ? On trouve chez Hésiode, l'un des premiers théologiens du monde grec, des échos de mythes égyptiens.

Cet auteur raconte des récits imagés de la vie des dieux grecs, et en 1 particulier leur naissance ; certains de ces mythes héritent de traits typiquement égyptiens.

Ainsi, la création de Pandore décrite dans sa Théogonie rappelle le mythe de Khnoum : Zeus ordonne à Héphaïstos de modeler dans l'argile une femme capable d'entraîner l'humanité au malheur perpétuel.

Femme, argile, malheur: tous les ingrédients y sont...

• • • • LE MYTHE DU PHÉNIX Hérodote n·y croit pas, mais raconte pourtant l'histoire égyptienne du Phénix, un aigle au plumage rouge et or qui, tous Les cinq cents ans, à La mort de sqn père, quitte L'Arabie pour l'Egypte.

Il y amène le corps momifié de son père, dans un œuf de myrrhe qu'il enterre dans le temple du Soleil.

L.:histoire rapportée par Plutarque évoque celle de r oiseau Benou, mais elle a été largement retravaillée par le mythe grec du Phénix : la tendance au syncrétisme, c'est-à-dire au mélange culturel et religieux, fait des auteurs grecs des scribes pas toujours fiables.. »

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