L'Égypte aux sources de l'alchimie

« reur Dioclétien fait brûler tous les livres de leurs ancê­ tres sur la chimie .

On prétend cependant que ces textes étaient issus d'un livre perdu, Chemeu : cet ou­ vrage contenait l'enseigne­ ment transmis par les anges déchus aux femmes pour l'amour desquelles ils étaient descendus sur terre.

Outre les sciences occultes, l es anges leur apprirent la pein­ ture, l'usage des pierres pré­ cieuses, l'art des teintures et des parures .

Cette légende d'une race d'êtres divins en relation avec les femmes est repr ise du Livre d'Enoch, un écrit apocryphe juif; on la re­ trouve dans un opuscule her­ métique disant qu 'Isis elle­ même aurait cédé à l'an ge Amnaël afin d'obtenir la ré­ vélation des techniques alchi­ mistes.

L'auteur du Chemeu sera it, selon certaines ver­ sions, un certain Chemès ou Chymès, prophète parmi les anges déchus .

Il existe cependant un autre courant d'interprétat ion, qui fait dériver alchimie du mot chêmia , terre noire, donnée par les Égyptiens eux-même s à une partie de l'Égypte.

dans la langue copte, terre noire est le nom ancien de l'Égypte et se dit khemi .

Un secret qui traverse les âges L 'alchimie s'est diffusée dans le monde arabe dès le v1• siècle, sans doute par l'intermédiaire d'un prince dont le maître était un chré­ tien d'Alexandrie .

La carrière de la science alchimique dans les pays islamiques est remar­ quable; en l'es pace de quel ­ ques siècles, des milliers de traités sont écrits, qui sont le plus souvent l'œuvre de grands médecins, tel Geber (VIII• siècle), qui réalise un breuvage que l'on appelle « l'or potable ».

Une partie de l'alchimie est en effet consacrée à la recherche du remède universel, l'élixir de longue vie .

Au XII" siècle s'amorce un grand mouvement de traduc­ tion des écrits arabes en la­ tin, qui va ouvrir l'Occident à la pénétration de la science alch imique .

Un certain nom­ bre de mots arabes sont pas­ sés depuis lors dans la langue courante, comme al ambiq, al kohl, el iksir.

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En Occident, l'alchimie connaît également un succès considérable, et son influence va grand iss ant du Moyen Âge à la Renais­ sance, où la découverte des manuscrits du Corpus Herme­ ticum ne fera qu'accroître son prestige .

Malgré quelques critiques et condamnations de l'Église, elle bénéficie de l a faveur des puissants, ce qui la met à l'abri des persécut ions.

Son domaine, très vaste, se parta­ ge entre une pratique de la. »