le phénix
Publié le 05/11/2012
Extrait du document
«
1]Le Phénix perse
L'idée de l'oiseau se confond avec celle de la légèreté, de l'essence des choses et des êtres.
Les
oiseaux dont il est question incarnent la pensée opposée à la matière, l'intériorité de l'homme, son
« moi profond, son esprit ».
Un conte perse du XIII e
siècle écrit par Attar Neyshaboury, La conférence
des oiseaux , comprend 4 647 vers.
C'est une épopée mystique où 30 oiseaux sont à la recherche de
leur Roi.
Le récit commence par un discours de bienvenue qui constitue une fonction rituelle et
magique associant la « Huppe », un oiseau, porteur d'une couronne, et les autres oiseaux, qui
représentent une humanité en quête de connaissance.
Aussitôt, la foule des oiseaux inquiets se
rassemble et providentiellement la Huppe se présente comme messagère.
Elle exhorte les oiseaux à
partir pour un voyage difficile qui les conduira à la cour de leur Roi, un oiseau fabuleux, le Simorg
(ou Simurgh ).
Tous les oiseaux comprennent l'intérêt fondamental de cette entreprise.
Cependant
presque aussitôt plus de dix mille d'entre eux s'excusent : ils sont, pour des raisons diverses, contents
de leur sort ici-bas.
La Huppe admoneste tout le monde, tranquillise les uns, encourage les autres et
commence l'enseignement qui permettra d'entreprendre le voyage.
Ils doivent s'engager dans les sept
vallées qui marqueront les degrés initiatiques de leur ascension spirituelle.
Ces vallées magiques et
mystiques sont les vallées de la recherche, de l'amour, de la connaissance, de l'indépendance, de
l'union, de la stupeur et du dénouement.
C'est après avoir franchi ces vallées, en un long voyage dont
la durée comprend souvent une ou plusieurs vies pleines d'embûches, voyage où la grande majorité
des oiseaux périront, que les rescapés se voient refuser – ultime épreuve – l'accès tant espéré au
palais de leur roi : le Simorg...
2]Le Phénix grec
La première mention du phénix se trouve dans un fragment énigmatique d' Hésiode :
« La corneille babillarde vit neuf générations d'hommes florissants de jeunesse ; le cerf vit quatre fois
plus que la corneille ; le corbeau vieillit pendant trois âges de cerf ; le phénix vit neuf âges du corbeau
et nous vivons dix âges de phénix, nous, Nymphes aux beaux cheveux, filles de Zeus armé de
l' égide 1
.
»
Hérodote est le premier à fournir une version détaillée du mythe :
« On range aussi dans la même classe un autre oiseau qu'on appelle phénix.
Je ne l'ai vu qu'en
peinture ; on le voit rarement ; et, si l'on en croit les Héliopolitains , il ne se montre dans leur pays que
tous les cinq cents ans, lorsque son père vient à mourir.
S'il ressemble à son portrait, ses ailes sont en
partie dorées et en partie rouges, et il est entièrement conforme à l'aigle quant à la figure et à la
description détaillée.
On en rapporte une particularité qui me paraît incroyable.
Il part, disent les
Égyptiens, d'Éthiopie, se rend au temple du Soleil avec le corps de son père, qu'il porte enveloppé
dans de la myrrhe , et lui donne la sépulture dans ce temple.
Voici de quelle manière : il fait avec de la
myrrhe une masse en forme d'œuf, du poids qu'il se croit capable de porter, la soulève, et essaye si
elle n'est pas trop pesante; ensuite, lorsqu'il a fini ces essais, il creuse cet œuf, y introduit son père,
puis il bouche l'ouverture avec de la myrrhe : cet œuf est alors de même poids que lorsque la masse
était entière.
Lorsqu'il l'a, dis-je, renfermé, il le porte en Égypte dans le temple du Soleil 2
.
»
Hérodote, qui tire probablement ses informations d' Hécatée de Milet , considère donc le phénix comme
un oiseau réel, qu'il rapproche du bénou , un oiseau sacré égyptien.
Vivant sur la benben ou sur le.
»
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