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Le mythe de la « déesse lointaine »

Publié le 03/10/2013

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L'enseignement principal du mythe est d'abord certainement lié au rythme annuel de la crue. La première partie de l'histoire ferait alors allusion à la joie qui règne pendant l'inondation. Le départ de la Lointaine et le désespoir qu'il suscite correspondraient à la décrue, dont les derniers jours font planer une véritable menace sur l'Égypte desséchée. Puis, le retour de la Lointaine, assimilée à la crue, rouvrirait enfin une période de festivi tés et d'abondance.

Adeptes d'une religion polythéiste « à géométrie variable «, les Égyptiens nous ont laissé de nombreux récits mythologiques comme autant d'explications de la création et de l'organisation du monde.

« La ruse de Thot M ais Thot, qui a plus d'un tour dans son sac, ne se laisse pas impressionner.

Pour convaincre la déesse de l'épar­ gner, il lui raconte l'histoire d'un lion piégé, délivré par une petite souris à qui il avait lui-même laissé la vie sauve.

En écoutant cette fable, Ha­ thor s'est un peu calmée .

Elle a même versé quelques lar­ mes de compassion sur le sort du pauvre lion.

Thot profite alors du pouvoir des mots pour captiver la bel­ le sauvageonne.

Il lui raconte encore d'autres histoires, tout en reculant petit à petit pour se rapprocher de son pays natal.

Récit après récit, il gagne du terrain et descend le Nil en direction de l'Égyp­ te, dont il aperçoit enfin la porte, la première cataracte d'Assouan.

Alors, profitant d'un moment d'inattention de la belle fugueuse, il la pousse dans les tourbillons du fleuve.

Radoucie par ce bain forcé, elle fait une en­ trée triomphale en Égypte sous les acclamations de la population en liesse, et son père organise une grande fê­ te pour célébrer son retour et leur réconciliation.

La joie et la fertilité règnent de nou­ veau dans le pays, Hathor ayant désormais pris la forme de la déesse chatte Bastet ou de Ouadjet, la déesse serpent tutélaire du Delta.

Un mythe symbolique D ans son livre Amours et Fureurs de la Lointaine , Christiane Desroches-Noble­ court a tenté de décrypter les messages symboliques de cet­ te histoire .

L'enseignement principal du mythe est d'abord certaine­ ment lié au rythme annuel de la crue .

La première partie de l'histoire ferait alors allusion à la joie qui règne pendant l'inondation.

Le départ de la Lointaine et le désespoir qu'il suscite correspondraient à la décrue, dont les derniers jours font planer une véritable me­ nace sur l'Égypte desséchée.

Puis , le retour de la Lointaine, assimilée à la crue, rouvrirait enfin une période de festivi ­ tés et d'abondance.

Le fait que ce soit Thot , maître du calendrier, qui, sur la deman­ de de Rê, soit chargé de ra­ mener la déesse est encore un indice supplémentaire de cette interprétation qui peut néanmoins susciter quelques variantes.

Ainsi le départ de la Lointai­ ne peut aussi symboliser l'af­ faiblissement du rayonne­ ment solaire au cours de l'hi­ ver, l'astre semblant du reste à ce moment se lever de plus en plus au sud-est, soit vers la région où fuit la Lointaine, alors que son retour évoque­ rait l'arrivée des fortes cha­ leurs estivales parallèlement au début de l'inondation .. »

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