LAMASHTU, DEESSE DE LA FIEVRE PUERPERALE

« POURQUOI LA FILLE D'ANOU FUT AMENÉE À QUITIER LE CIEL Un te xte cuné i forme gravé v ers 1400 av .

J.-C .

et re trouvé à Ougarit propose une explication séduisante à la nature démo­ niaque de Lamashtu : cett e déesse, fille du dieu suprême Anou et donc sœur de l'irascible Ishtar, aurait un jour osé bafouer un interdit en osant réclamer aux hommes -seuls habilit és à fournir la nourriture di vine -la chair d'un nourri sso n, dont elle se délecta ! S i les privilèges divins ne connaissent que peu de limites , certaines proscriptions sont toutefois établies.

Nul ne saurait s'y soustraire . ..

sous peine de se voir exclure à tout jamais de l'Assemblée suprême .

C'est précisément ce qui arriva à Lamashtu : définitivement révoquée par son père, elle dut quitter les cieux et se réfugier sur la Terre .

L à, elle se joignit à un groupe de sept démons, les Utukku, qui accept èrent de v oir en elle une sœur.

Comme eux, elle erre depuis lors à travers la steppe et vit parmi les animau x sauva­ ges .

Comme eux encore, elle doit désormais trouv er elle­ mêm e sa nourriture .

Se souvenant de son dern i er repas céleste, elle chois it en prior ité la chair humaine la plus tendre, celle des nouveau-nés ...

o+ L.amashtu serait-elle la seule div inité à avoir été exclue de l'Assemblée des dieux? Comme elle, Pazuzu est le fils d'un être suprême , le dieu infernal Hanbu, mais sa nature démoniaque semble prévaloir sur son origine divine ; son apparence monstrueuse le distingue également des dieux .

L.:aigle terrifiant Anzu, serviteur des immortels, semble en revanche ne jamais avoir revêtu un caractère divin .

Il existe cependant un autre dieu« déchu» , Qingou, qui aurait été envoyé au royaume des morts par Mardouk pour avoir soutenu T iamat lors de la révolte des jeunes dieux .

Ce n 'est jama i s aux vaincus qu'i l rev ient d 'écrire l' histo ire, fût-elle div ine ! lAMAsHTu DANS L°ICONOIRAPll E Les traits que les Mésopotam iens prêtent à la démone Lamashtu nous sont connus grâce à plusieurs amulettes et autres plaques de bronze ou de pierre façonnées à son eff ig ie ...

terrifiante : une tête léonine, un corps velu mais dépourvu de queue, un reptile dans chaque main, un jeune animal suspendu à chaque sein ' Elle est parfois représentée agenouillée sur un mammifère, peut-être un âne, et ouvrant grand la bouche, comme pour souffler un vent, sans doute celui de l'ouest considéré comme porteur des maladies .

Pour se protéger des assauts de L.amashtu , les hommes portaient ces amulettes autour du cou ou disposaient ces plaques près des portes et des fenêtres .. »