L'ABNEGATION DU ROI CODROS

« MIEUX VAUT UN PEUPLE SANS ROI QU 'UN ROI SANS CITÉ Codros ne tarde pas à interpréter les paroles de l'oracle s'il veut épargner à ses sujets le joug des Héraclides, il doit sacrifier sa propre vie.

Sa décision est prise : il ira au devant des troupes ennemies et trouvera le moyen de se faire tuer .

C'est ainsi qu'il pénètre dans le camp adverse, établi sur l'autre rive du fleuve llissos .

Pour que nul ne puisse le reconnaître et donc éviter de l'agresser, il s'est déguisé en paysan.

Vêtu de guenilles, il porte un fagot sur l'épaule et serre une serpe acérée dans l' un de ses poings.

Sans attendre, il cherche querelle à un soldat, qu'il blesse gravement d'un coup de serpe.

Un attroupement se forme et l es Héraclides tentent de maîtriser l'agresseur, qu'ils n'ont pas reconnu.

Codros se débat tant et si bien que les soldats finissent par le tuer avant d'abandonner sa dépouille au bord de l' eau.

Le roi des Athéniens est mort pour sauver sa cité, ainsi qu'il l'avait souhaité.

Lorsque les Héraclides comprennent leur méprise, l'affolement succède au désarroi.

o+ UNE LIGNÉE DE FONDATEURS Outre Médan, qui devint archonte d'Athènes, Codros avait plusieurs fils, qui marquèrent également l'histoire légendaire de la Grèce antique .

Tous émigrèrent en Asie Mineure, où ils fondèrent les principales cités ioniennes .

Ainsi, Nélée fut à l'origine de la ville de Milet.

tandis qu'Antjrocle, suivant les conseils de la Pythie de Delphes, s'établit sur le site d'Ephèse .

Pausanias, dans sa Descripti9n de la Grèce, fait d"Andrémon le fondateur de Colophon, au nord-ouest d'Ephèse.

Pour sa part, Strabon attribue la création de Myus, au nord de Milet, à Kydrelos, un autre fils de Codros.

LA MORT HÉROÏQUE DU ROI CODROS Enluminure de !'École flamande, x:ve siècle .

Musée Condé, Chantilly !France].

!Pho to B rid g ema n G irau donl VERS LA DÉMOCRATIE L.:archontat mis en place à la mort de Codros connaît une ultime réforme au VI' siècle av.

J.-C.

La charge, que se partageaient trois magistrats, est alors divisée en neuf, six archontes se consacrant désormais aux questions législatives .

Chaque année, les neuf noms sont tirés au sort.

À partir de cette date également, les aristocrates ne sont plus seuls à pouvoir recevoir le titre : le hasard peut désigner n'importe quel citoyen .. »