LA THEODICEE BABYLONIENNE
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
Le jeune homme qui s'exprime dans les premiers vers du poème mène une vie difficile, entre souffrances physiques et tourments psychologiques. Pourtant, les malheurs qu'il endure ne font, semble-t-il, que renforcer sa piété : il ne se passe pas un jour sans qu'il n'adresse aux dieux des prières, sans qu'il ne leur porte en offrandes la farine et les galettes habituelles. Il s'efforce toujours de respecter la volonté des dieux et, la main sur le nez en un geste traditionnel de soumission, il supplie la déesse de lui venir en aide. Mieux encore, malgré sa grande pauvreté, il lui est arrivé de peser de l'or précieux pour l'offrir à la déesse-mère Mami afin qu'elle protège sa famille.
«
MYTHES DE MÉSOPOTAMIE
LES DIEUX SONT-ILS AVEUGLES OU NÉGLIGENTS?
Après avoir des années durant cru que son sort s'améliorerait
un jour, car les dieux
ne pourraient pas é ternellement rester
insensibles
à sa dévotion, le jeune homme finit par désespérer.
Comment
se fait-il que, lui qui a toujours fait preuve de bonté et
de piété, consacrant
sa vie au culte des dieux , ait en retour un
sort aussi misérable ? Inversement, il voit tous les jour s de s
hommes mauvais
ou qui ne se soucient pa s le moins du m on de
d'honorer l
es dieux, oubliant prières et offrandes, mener une
vie heureuse, dans la richesse et la bonne santé :
« Le nouveau riche, à qui l'abondance a été donnée,
A-t-il jamais, pour sa famille, pesé à Ma mi de l'or précieu x ? »
Décidément, l'aveuglement des dieux est bien déconcertant !
Comment expliquer qu'ils demeurent indifférents à ces inju
stices ? Les dieux se joueraient-il s des hommes ? Seraient-ils
mauvais
...
ou bien même existent-ils vraiment ? Jusqu 'alors
toujours croyant et pieux,
le jeune homme se laisse gagner par
le scepticisme.
C'est dans cet état d'esprit qu'il s'adresse à un
ami, plus savant que lui et davantage versé dans
la théologie ;
ce dernier lui apportera peut-être les réponses aux questions
qui l'assaillent...
œ
LE JOB MÉSOPOTAMIEN
Le per sonnage principal de la Théodicée babylonienne est parfois appelé le « Job mésopotamien » en
référence au célèbre personnage de la Bible.
Ces deux figures partagent en effet le même malheur et la même bonté d'âme.
Pourtant, Job accepte son malheur sans jamais faire de reproche à Dieu, tandis
que le jeune homme de la Théodicée babylonienne exprime d'abord son incompréhension avant de se
résigner .
LE PREMIER POÈME ACROSTICHE
La Théodicée babylonienne est le premier exemple connu de poème
dont les premières lettres de chaque
vers, lues verticalement, forment un mot ou une phrase.
Il est en effet
composé de vingt-sept strophes
de onze vers chacune.
Dans chaque
strophe, les onze vers commencent
tous par
la même syllabe.
Ces vingt
sept syllabes initiales mises bout
à bout donnent la phrase suivante : «Moi, Sangil-kinab-ubbib, le prêtre
incantateur.
qui révère le d ieu et
l e roi».
lauteur du texte a donc choisi
de se faire connaître en nous livrant
son nom
par un procédé original !.
»
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