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LA NAISSANCE DES DIEUX

Publié le 17/01/2022

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D'UN BAISER, IL CONÇOIT L'AURORE ET LE CRÉPUSCULE Un fils ne peut Longtemps tenir tête à son père lorsque ce dernier se nomme EL et apparaît comme le plus puissant des dieux. Sous l'action conjuguée du dieu suprême et des créatures des flots, Môt doit bientôt s'incliner, et sa vigueur virile revient brusquement au Soleil. Lascivement, ce dernier se penche sur les eaux et effleure de sa bouche les lèvres des jeunes femmes. Se faisant, il s'exclame : « Voici que leurs lèvres sont douces, douces comme une grappe de raisin. « (cité par F. Guirand dans Mythologie générale)

 

En un baiser est conçu un premier enfant, Shahar, dont le nom évoque le soleil à son lever ; le premier dieu « beau et gracieux « voit le jour. Dès lors, la virilité de El ne connaît plus aucun obstacle et un deuxième fils peut naître de son union avec La Mer. IL reçoit pour nom Shalem, terme qui désigne l'astre solaire au crépuscule.

« MYTHES DE MÉSOPOTAMIE ~ SOUDAIN, LA TENSION DE SON MEMBRE FAIT DÉFAUT Une fois encore, les légendes phéniciennes soulignent la dualité de l'action du soleil: incarné tour à tour par El tout­ puissant et par Môt la Sécheresse, l'astre diurne peut exercer ses pouvoirs fécondants comme son énergie stérilisante.

Il semble en effet que, sous l'action de Môt qui rayonne de ses derniers feux dans le ciel d'hiver, la puissance virile du dieu El décline irrésistiblement.

L es jeunes femmes de l'eau ont beau implorer le dieu de les féconder, rien n'y fait: sa verge, jusqu'alors fièrement dressée, se détend et l'union s'avère désormais impossible.

Une lutte imperceptible s'est engagée entre El, le géniteur de tous les dieux comme de toute chose, et son fils Mât.

Un moment plus tard, le sceptre de stérilité de Môt s'incline et la main qui le tient se met à trembler.

Les jeunes femmes de l'eau, après avoir assuré à El qu'elles seules sont responsables des malheurs qui frappent Môt, engagent à nouveau leur père à les rejoindre.

œ Dans la p lupart des mythologies , l'eau apparaît non seulement comme l'élément qui favorise la croissance d e la végétation, ma is aussi comme une métap h ore de la fécon dité des hommes et des dieux.

Su bst ance précieuse, la pluie en laquelle se transforme le dieu grec Zeus pour f éçon d er la princesse Danaé, enfermée par son père, est d'or.

L.:Egyptien Atoum, en retrouvant ses enfants, verse des larmes q u i donnent n aissance aux hommes.

Dans la mytholog ie mésopotamienne aussi.

comme l'atteste la Naissance des dieux beaux et gracieux , r eau est à r origine de la vie.

DES RÉCITS ÉROTIQUES « Ô époux, époux, ta verge est basse, la tension de ton membre languit » !cité par F.

Guirand dans Mythologie générale) s'exclament les jeunes femmes de l'eau lorsque, dans le Poème de la naissance des dieux beaux et gracieux, El semble devenu impuissant.

L.:érotisme imprègne de la même façon la plupart des textes de la mythologie mésopotamienne qui nous sont parvenus ; ainsi, le dieu Enlil « enfonce son pénis dans les grandes montagnes, mugissant comme un taureau sauvage »et I shtar enjoint en ces termes son amant Doumouz i : « Laboure ma vulve, ô homme de mon cœur.

» (cités par J.-C .

Perpère dans Les Cités du déluge). »

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