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La métis dans l'odyssée

Publié le 11/09/2018

Extrait du document

L'Iliade raconte donc les circonstances et le déroulement de la guerre de Troie et amorce le portrait du valeureux Ulysse, qui fut à l'origine de la ruse du cheval de Troie qui permit de remporter la guerre. Ainsi, l’Iliade fait un récit guerrier, dans lequel sont présents un grand nombre de soldats célèbres pour leur force et leur courage.
L'Odyssée commence 10 ans après la guerre de Troie, et va se concentrer, comme l'indique le titre ( Odyssée signifiant « le voyage d'Ulysse » en grec), sur le personnage d'Ulysse, qui, victime d'une malédiction et de l'acharnement de Poséidon (dont il a aveuglé le fils, le Cyclope Polyphème), ne parvient pas à revenir chez lui après la guerre pour retrouver son royaume d'Ithaque, sa femme Pénélope et leur fils Télémaque. 
Ainsi, contrairement à l’Iliade qui place la force des combatants comme valeur principale, l’Odyssée fait l’éloge de la ruse, de la finesse, de la subtilité et de toutes les caractériques de la métis. Ulysse ne surmonte pas les obstacles par la force mais par la ruse, il apparait comme un esprit malin et cette faculté est mise à l’honneur puisqu’il triomphe d’ennemis plus fort que lui et qu’il rentre chez lui, grandit par toutes ses expériences. L’évolution et le changement entre l’Iliade et l’Odyssée traduit donc également l’évolution de la pensée humaineet de ce que les grecs posaient comme valeur. 

b) Evolution du personnage du début à la fin 
Au début du récit, le personnage d’Ulysse ne se distingue pas par sont intelligence, il use de la force avec ses compagnons, notamment lors du massacre des Cicones. Ils agissent comme des brutes qui ne respectent rien et ne réfléchissent pas aux conséquences de leurs actes. Pourtant on constate une évolution dans le comportement d’Ulysse. Plus le récit suit son cours et plus le héros s’en remet à la force de l’esprit pour venir à bout des péripéties. Au début, Ulysse est aidé lors de son aventure. Ainsi, Hermès va lui donner le breuvage qui va lui permettre de ne pas se faire abuser par Circé, qui va à son tour lui indiquer comment profiter du chant des sirènes sans succomber à leur charme meurtrier.
Ulysse va, au fil du récit, évoluer de telle sorte qu’il n’aura plus besoin des divinités pour lui venir en aide. Il tire profit de ses mésaventures, cela devient des expériences qui lui seront profitables par la suite. Il apprend à être de plus en plus rusé et sa méfiance le poussera même à cacher sa véritable identité à Athéna lors de son retour à Ithaque. Ainsi Ulysse évolue à tous points de vue, son intelligence s’enrichit de ses expériences, il devient plus adroit, plus prudent et maîtrise de mieux en mieux cette faculté qu’est la métis.

« concentré dans les événements présents tout en anticipant l’avenir et en réactivant son expérience et ses connaissances passées.

Pour s'orienter dans le monde du changement, de l'instable, pour maîtriser le devenir il faut utiliser la ruse. L'intelligence doit se faire elle-même mouvance, polymorphie et retournement.

L’homme de la métis est toujours aux aguets, sans cesse prêt à bondir ; il agit dans le temps d’un éclair. Pourtant même si l’action est rapide, elle n’est pas impulsive ; tout est réfléchi et anticipé.

Les décisions sont prises en connaissance de cause grâce au savoir du héros.

De plus, la métis est multiple et diverse.

Ulysse est expert en ruses variées, il mobilise des connaissances en plusieurs domaines et c’est la combinaison de toutes ces connaissances qui fait le succès du héros.

Ulysse sait tout faire, et peut donc se sortir de toutes les situations ; il n’est jamais pris de cours.

Sa pensée est sans cesse en mouvement, s’adaptant à toutes les situations et à la succession des événements en se pliant à l’imprévu des circonstances.

Souple et malléable, la métis épouse le réel et permet une efficacité à toute épreuve.

La métis est également une puissance de tromperie qui agit par déguisement, ne révèle pas ses intentions, et c’est de la que provient l’effet de surprise qu’elle produit.

c) Les représentants de la métis : Athéna, déesse de la guerre et de la sagesse, est la fille de Métis.

C’est une déesse qui a donc hérité de la ruse de sa mère.

Athéna est en effet un autre personnage hormis Ulysse qui représente la métis dans l’Odyssée. Comme Ulysse, Athéna est un personnage astucieux, la déesse établit même une comparaison entre Ulysse et elle.

De plus, les deux personnages sont reconnus comme êtres d’excellence en matière de finesse et d’astuce. Deux tournures expriment ainsi leur suprématie : « le premier des hommes » fait écho à « fameuse entre tous les dieux ».

Athéna accompagne et protège Ulysse tout au long de ses aventures, elle parvient à convaincre son père Zeus qu’Ulysse doit rentrer chez lui alors que c’est Poséidon, dieu plus puissant qu’elle, qui est responsable de l’errance d’Ulysse.

Elle a attendue que Poséidon soit chez « les visages noirs » pour présenter sa requête aux dieux, ce qui témoigne de sa ruse.

Par ailleurs elle aide Ulysse à élaborer des stratagèmes qui lui sont d’un grand secours, et ce à plusieurs reprises.

Elle apparait à Nausicaa en rêve pour lui suggérer d’aller laver son linge, de sorte qu’elle rencontre Ulysse.

Elle donne également de la force et du courage à la jeune fille afin qu’elle ne s’enfuit pas, contrairement à toutes ses servantes.

(Chant VI) Transformée en petite fille, elle le conduit au palais d’Alcinoos et lui indique comment se comporter avec Alcinoos et son épouse Arété.

(Chant VII). Plus tard, lorsqu’Ulysse rentre à Ithaque, Athéna vient à sa rencontre sous les traits d’un berger en lui ayant brouillé l’esprit de tel sorte qu’il ne reconnut pas sa patrie.

Ainsi, elle diffère malicieusement le nom d’Ithaque créant un effet de suspense, digne d’une scène de révélation théâtrale.

Athéna se joue de l’attente d’Ulysse qui ne l’a pas reconnue.

Elle est ensuite sa complice dans la préparation du massacre des prétendants de Pénélope.

Cette dernière est également un personnage qui use de métis.

Loin de l'épouse délaissée pleurant son mari perdu, Pénélope ne se soumet pas et résiste par la ruse et l'intelligence.

Elle invente un stratagème : tisser un linceul pour Laërte, le père d'Ulysse, et promettre de choisir un nouvel époux quand ce linceul sera achevé ; mais chaque nuit, elle défait ce qu'elle a tissé la journée.

Cela lui permet de gagner du temps.

Elle ne place pas non plus son fils Télémaque sur le trône car elle sait qu'alors, il serait en danger de mort puisque les prétendants auraient vite fait de conspirer contre lui.

Elle est décrite comme étant très belle dans le poème.

Les prétendants lui font une cour assidue.

Mais à travers elle, c'est Ulysse qu'ils visent.

Pénélope voit donc ses attraits accrus parce qu'elle est l'épouse d'Ulysse.

L'épouse rusée les prend à leur propre piège : si elle avait refusé immédiatement leurs avances, elle aurait peut -être été tuée ; mais en les faisant attendre, elle se préserve, et son fils avec elle.

Pénélope a appris à se défendre des ruses masculines pendant qu'elle était seule.

Aussi est -elle très méfiante quand Ulysse se dévoile à elle après la compétition de tir à l'arc.

Elle le soumet à des questions très intimes afin d'éprouver son identité.

Homère présente Pénélope comme une épouse totalement fidèle, courageuse, et tout aussi rusé que son mari.

II) La Métis d'Ulysse. »

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