LA MALEDICTION D'AKKAD

« --- - --- - MYTHES DE MÉSOPOTAMIE ~:+W«~:.w; NARAM-SIN COMMET LE PLUS GRAND DES SACRILÈGES À la suite d'Ishtar, les autres dieux abandonnent tour à tour Akkad, si bien que la capitale du royaume ne bénéficie bientôt plus d'aucune protection divine.

Son rayonnement et sa • prospérité sont menacés.

Naram-Sin commence à s'inquiéter de la situation ; interroger les oracles ne semble pas lui rendre l'espoir .

Alors, en digne descendant du grand Sargon, il se résout à prendre les armes pour affronter son adversaire .

Peu lui importe que ce dernier soit d'essence divine! D écidé à venger la grande Ishtar et à ramener sur sa ville la prospérité, Naram-Sin lève son armée et entreprend de marcher sur Nippur, où se trouve l' Ekur, grand sanctuaire du dieu Enlil.

Parvenu dans cette ville, il gagne le temple du dieu qu'il pille et détruit sans discernement: désormais, Nippur pas plus qu 'Akkad ne bénéficiera d'une prote ction divine! Cet acte sacrilège ne manque pas de susciter la colère d'Enlil, qui n'entend pas se laisser humilier plus longtemps ...

œ LEs LAMENTATIONS SUR LES VILLES DÉTRUITES La littérature sumérienne compte plusieurs poèmes relatant la ruine des principales cités de l'empire ~umérien (Ur, Nippur, Eridu, Uruk) à la fin du xx1• siècle av.

J.-C.

A ces textes qui semblent avoir été retranscrits pour être chantés, les spécialistes ont donné le nom de Lamentations.

Ils sont composés de longues st rophes (les kirugu) qui décrivent la détresse dans laquelle sont plongées ces villes, désertées par les dieu x, profanées et saccagées par les ennemis.

ravagées par la guerre et la famine.

Le portrait de Nara m-Sin esquissé dans La Malédiction d'Akkad e st-il fiable ? Ce roi d0Akkad, petit-fils de Sargon et quatrième souverain de la dynastie selon La Liste royale sumérienne.

est-il réellement le responsable de la mise à sac d'Akkad et de la déré liction de r empire ? Fut-il perçu par ses sujets comme un roi dont l'o~ueil et les ambitions démesurés attirèrent sur Akkad le courroux des dieux ? L.:histoire semble au contraire retenir l'ima~e d'u n infatiga ble g u errie r don t le reg ne concorde avec l'extension maximale de l'empire d.Akkad et l'apogée de sa puissance.

Le déclin du royaume aurait débuté sous le règne de son successeur Shar-kali-Sharri (v.

2217-2193 av.

J.-C.J et se serait a ccéléré avec celui de Shu -T urr u l (v.

2168-2154 av.

J.-C.I.

dernier roi de la dynastie.. »