LA DAME DE ByBLOS

« MYTHES DE MÉSOPOTAMIE LA DAME DE BYBLOS SE VÊT À L'ÉGYPTIENNE L'allure et les attributs de Baalat Gebal révèlent bien les influences qu'elle a reçues du royaume d'Isis et Osiris .

On la représente généralement avec une tête humaine et des cornes de vache.

À vrai dire, ce mélange d'anthropomorphisme et de zoomorphisme caractérise aussi bien les divinités ph éniciennes que leurs cousines égyptiennes.

Cependant, les vêtements de la déesse, eux, sont incontestablement égyptiens, notamment son étroite robe à bretelles .

Ses cheveux aussi sont coiffés à l'égyptienne, ramenés en arrière et maintenus par un bandeau orné d'une statuette.

Un bas-relief conservé au musée du Louvre montre Baalat Gebal embrassant un personnage que ses attributs, en particulier l'ura=us, ce vautour sacré placé sur la tête des rois égyptiens, identifient infailliblement à Pharaon.

La déesse porte elle-même un ura=us dans cette scène, co mme si elle participait au pouvoir du monarque ou dialoguait avec lui d'é gale à égal.

On peut s'interroger sur la signification de cette scène Pharaon en visite, ou venant chercher sa légitimité chez cette puissante dées se ? Ou, au contraire, Baalat Gebal devenue pleinement égyptienne, comme si sa ville elle-même avait abandonné son identité et peut-être sa souveraineté ? o+ LES DÉESSES-M ÈRES Les débuts du Ill' millénaire av.

J.-C.

sont encore marqués par la prépondérance des divinités féminines, héritières des grandes déesses préhistoriques.

On pourrait citer Ishtar chez les Assyriens .

mais aussi la grande déesse des Egéens.

toutes deux associées aux mythes de la sexualité et de la reproduction.

Baalat apparaît à cet égard plus chaste, mais aussi moins humaine : ses traits.

en partie animaux, font d'elle une abstraction, une figure tutélaire éloignée de la vie des hommes qu'elle se contente de protéger.

mais dont elle ne partage ni les occupations, ni les passions.

HAYTAOU, AooNIS ET OSIRIS Adoré dans la région de Nega.

toute proche de Byblos.

Haytaou est le dieu des Arbres et de la Vegétation ; autant dire que son rôle est capital pour une cité qui vit principalement du commerce du bois.

Haytaou est proche d'Adonis, divinité asiatique dont le culte passera l;>ientôt en Grèce.

Il est identifie par les Egyptiens à Osiris.

Une légende reprise par Plutarque raconte que ses larmes sont devenues la résine des cèdres.

Trois noms pour une seule figure ou simplement trois divinités qui se ressemblent ? Comme Baalat.

Haytaou révèle lui aussi que les cités phéniciennes furent des carrefours culturels.. »