JASON ET MEDEE

« Bien qu'il venge à tout jamais la mémoire de ses parents, le meurtre de Pélias est propre à éloigner Jason du trône qu'il est pourtant venu récupérer.

En effet, Acaste -fils de Pélias et, à ce titre, prétendant au pouvoir -saute sur l'occasion pour faire expulser ceux qui sont venus régner sur la ville.

Sans grande résistance, le héros et la magicienne s'exilent à Corinthe, sous la protection du roi Créon.

QUAND L'AMOUR S'EFFACE DEVANT L'AMBITION A Corinthe, Médée n'est pas vraiment une étrangère: son père y a régné, dans sa jeunesse, avant de s'installer en Colchide.

Tout au bonheur de sa vengeance accomplie, oubliant les honneurs du pouvoir, le couple peut enfin vivre paisiblement son amour.

De ces années de bonheur naissent deux enfants.

D e son point de vue, le sort de Médée ne pourrait être meilleur.

Que peut-elle espérer d'autre que la présence, à ses côtés, de celui pour lequel elle a tout abandonné ? Pourtant, les sentiments de Jason ne tardent pas à céder la place à l'instinct politique .

Il ne peut, pour l'instant, conquérir loclos.

Qu'à cela ne tienne : il prendra le pouvoir où il se trouve, à Corinthe.

Sans un mot pour Médée, il s'accorde avec le roi Créon pour épouser sa fille, Glaucé .

a+ LE DESTIN COMMUN D'HERCULE ET GLAUCÉ Glaucé n'est pas le seul personnage de la mythologie grecque à subir l'horrible supplice du vêtement empoisonné .

Héraclès subit le même sort.

Quelque temps après avoir épousé Déjanire, Hercule s'éprit d"lole, la fille d"Eurytos.

Folle de jalousie, Déjanire se souvint alors d "un prétendu « philtre d'amour » dont le centaure Nessos lui avait fait don, et dont elle aspergea un vêtement destiné à Héraclès .

Après l 'avoir revêtu, le héros fut pris d'horribles douleurs et mourut.

Comprenant son erreur, Déjanire se suicida.

LE MARIAGE DE MÉDÉE ET JASON Bas-rel ief d"un sarcophage roma in en ma rbre , W siècle.

Collect ion Ludov ig i, Rome .

• • • • • • • À CHAQUE RELIGION SA MAGICIENNE Les magiciennes malfaisantes et hideuses, telles qu'elles apparaissent dans d'autres croyances païennes, ne sont pas comparables à Médée et Circé.

En effet, les deu x seules magiciennes de la mythologie grecque sont de ravissantes femmes, ce qui, semble-t-il, est la moindre des choses au vu des remarquables héros auxquels elles s'unissent.

Par ailleurs, elles sont apparentées et alliées à des divinités reconnues et honorées [le dieu-Soleil Hélios, la déesse Hécate ...

).

et non les maîtresses privilégiées de mystérieuses forces maléfiques .. »