HERCULE ET LE LION DE NEMEE

« vers la bête, qui se réfugie dans une grotte à deux entrées.

Hercule, dont la modeste intelligence est tout entière au service de la lutte, bouche alors l'une des deux issues, et pénètre dans l'impasse .

Puis il saisit le lion au cou, par derrière, afin d'éviter que ses griffes ne le déchirent, et, de ses deux mains nues, l'étrangle .

L'EXPLOIT DU HÉROS TERRORISE LE LÂCHE EURYSTHÉE D e nombreux combats attendent encore Hercule : aussi découpe­ t-il la peau du lion, pour s'en revêtir, cependant que son crâne lui fait un casque.

Ainsi, c'est non seulement vainqueur, mais aussi mieux armé, qu'il traîne la dépouille en direction de Mycènes.

E n le voyant revenir, Eurysthée est saisi d'effroi : l'auteur d'un tel exploit, songe-t-il, est un homme dont il faut à tout prix se protéger.

Aussitôt, il ordonne à Hercule de ne jamais plus entrer dans la ville et de déposer, à l'avenir, le corps de ses vic­ times à l'extérieur des portes .

Ses travaux, à présent, lui seront dictés par l'intermédiaire d'un héraut, Copreus.

Certains pré­ tendent même qu'Eurysthée se fera construire , sous terre, une jarre de bronze, afin de s'y réfugier dans le cas où Hercule s'aviserait de retourner contre lui son effroyable force.

o+ HERCULE COMBAT LE LION DE NÉMÉE Glyptique grecque de la période hellénistique, l 1V"/1" siècle avant J.-C .] .

HERCULE FARNÈSE Marbre de Glyc:on.

li siècle avant J.-C .l.

d"après un modèle perdu de Lysippe .

• DES MONSTRES A L'IMAGE DE LA NATURE Les nombreux monstres qui, à lïnstar du lion de Némée, peuplent la mythologie grecque de leurs ravages, sont caractéristiques du procédé de personnification qui est à l'œuvre dans l'élaboration du« discours» mytholo~ique : comment ne pas reconnaitre, derrière les agissements de ces êtres surnaturels.

les forces toutes naturelles -par exemple, les phénomènes climatiques -qui, a l'époque, pouvaient provoquer la ruine d'une population locale? Ainsi, ce n'est pas par hasard que Théocrite compare les« destructions » du lion de Némée à« un fleuve qui déborde» .. »