GILGAMESH CONTRE HUMBABA

« GILGAMESH ET ENKIDU GAGNENT LA MONTAGNE DES CÈDRES Gilgamesh étant fermement décidé à mener à bien sa mission, Enkidu finit par accepter de l'accompagner.

Les deux amis entreprennent alors un éprouvant voyage, qui doit les mener, après d'interminables journées de marche - dix jou rs ou vingt mille heures selon les récits- , au pied de la Montagne des Cèdres.

Laissant le palais d' Uruk derrière eux, ils remontent le cours du fleuve Euphrate avant de traverser le plus aride des déserts, habité par des esprits malfaisants .

Enfin, ils parv i ennent en vue d'une imposante montagne dont les versants semblent revêtus d'une élégante parure verte, la forêt de cèdres dont le bo is est convoité par tous les peuples voisins.

Voici qu'ils arrivent à la lisière du royaume d'Humbaba.

Enkidu prend peur et, se souvenant des pouvoirs surnaturels dont le géant est doté, comprend la nature de l' engourdissement qui commence à gagner tous ses membres .

G ilgamesh lui-même, qui semblait ne pas craindre son adversaire, est hésitant ; il préfère demeurer quelques jours encore à l'orée du bo is pour recouvrer ses forces avant d'affronter le proté gé du grand Enlil.

Ainsi, les deux compagnons établissent leur camp et profitent de ce repos pour honorer les défunts et sacrifier au dieu Shamash, afin de s'assurer ses faveu rs.~ LE MASQUE o'HUMBABA Naturellement, mythologues et archéologues ont cherché à loçaliser la Montagne des Cèdres dont il est question dans L"Epopée de Gilgamesh, ainsi que dans plusieurs autres récits 1)1esopotamiens.

Ils ont un temps pensé qu'elle se situait en Elam, non loin de la cité de Suse, avant que de nouvelles découvertes renforcent l'hypothèse selon laquelle le légendaire Humbaba aurait régné sur l'Amanus, aux confins occidentaux de l'Asie Mineure .

Le cèdre, qui est aujourd 'hui l'emblème du Liban, aurait déjà été associé à cette région du monde au Il' millénaire av.

J . -C ....

Bien que l'on ignore la nature précise - humaine, divine ou démoniaque - du géant Humbaba, on sait que son apparence est tellement effrayante qu 'elle suffit à faire fuir ceux qui entreprennent de l'affronter.

Présenté comme un ogre monstrueux, né d'un gouffre obscur, il inspire les artistes ; en effet, son visage grimaçant est un motif récurrent de l'iconographie mésopotamienne, au même titre que celui du dieu Bès dans l'art égyptien .

Pourtant, il semble que son image n 'était pas toujours considérée comme maléfique, puisque les Mésopotamiens la plaçaient parfois sur le seuil de leur demeure pour qu'elle en garde l'entrée .. »