DAGAN

« MYTHES DE MÉSOPOTAMIE WiMMM Il SYMBOLISE LA ROYAUTÉ Fort de son pouvoir sur la végétation, Dagan se voit attribuer les insignes de la royauté ; il est le dieu souverain de la Syrie du Nord et sa parèdre, Bêlet Matîm, la « Dame du Pays », pré­ sente le même caractère royal.

À ce titre, le couple divin est révéré par les souverains du royaume de Mari, qui cherchent parfois à signifier leur soumission au tout-puissant Dagan ...

mais aussi à assurer leur propre autorité, en prenant son nom ; ainsi, au xx111 • siècle av.

J.-C., un roi de Mari se fait appeler Enna-Dagan .

Plus tard, le nom du dieu entre dans la titulature officielle des souverains, qui se proclament « Ensi de Dagan » [soit« princes »o u «desservants du dieu Dagan »J.

Non seulement le dieu suprême de la Syrie du Nord confère au souverain de Mari sa légitimité, mais il dispose également à sa guise de ce royaume, dont il peut remettre la souveraineté à un roi venu d'une région voisine en conquérant.

Ainsi, lorsque Sargon 1°' d 'Akkad vient honorer le dieu dans son sanc tuaire de Tuttul, Dagan n'hésite pas à lui offrir en récompense la rive est de l'Euphrate : « Dagan lui donna le pays supérieur : Mari, Yarmuti, Ebla, jusqu'à la forêt des Cèdres et aux monts d'Argent ».

œ Comme l'Égypte, dit-on, est« un don du Nil », la ré9ion de Mari est« un don de l'Euphrate ».

c· est en effet a sa situation privilégiée, sur la rive gauche du fleuve, que cette cité doit sa prospérité.

Fondée dès le début du Ill° millénaire av.

J.-C ..

elle bénéficie d'un climat clément ainsi que de la proximité du cours d'e au qui facilite les échanges commerciaux et culturels avec les cités voisines.

Un imposant palais royal y est édifié avant même que Sargon I"' n'exerce sa domination sur la région , et plusieurs temples, consacrés aux dieux Ishtar, Ninhursag, Shamash et peut -être Dagan y sont construits.

L: (( EN SI DE DAGAN » Puisque c· est le dieu Dagan qui confère la lé9itim ité au souverain de Mari, ce dernier lui témoigne sa gratitude en se proclamant « Ensi de Dagan », soit à la fois« prince » et « desservant » de Dagan.

Comme le titre lssakku à Akkad ou le terme Lugal à Sumer, Ensi lou En) apparaît fréquemment dans la titulature des rois de Mari , qui se présentent ainsi comme les serviteurs d'un dieu perçu comme le seul véritable souverain.

C'est au dieu que le roi doit son pouvoir et en son nom qu'il règne sur son royaume.

Parfois encore, un souverain est présenté comme l'Ensi d'un autre roi, pour lequel, tel un gouverneur, il administre un territoire.. »