CREON : Le tyran qui régna sur Thèbes

« POUR DÉFENDRE SON TRÔNE, CRÉON EST PRÊT À TOUT Vient la guerre des Sept co,ntre Thèbes .

Sous la tutelle de Créon, les deux fils d"Œd ipe, Etéocle et Polynice, se sont juré de régner~ tour de rôle sur Thèbes .

Or, au bout de la première année, Etéocle refuse de laisser le trône à son frère.

Aussi, Polynice, avec l'aide d 'Adraste, lève une armée d"Argiens et marche sur la cité cadméenne.

Durant le conflit, Créon accorde son soutien à Étéocle et ne cherche aucunement à réconcilier les deux frères ; l'idée de compromis lui est si étrangère ! Par piété ou superstition, Créon consulte Tirésias sur l'avenir de la ville : Thèbes sera sauve si son fils Ménœcée se sacrifie, lui répond le devin.

Certains racontent que Créon, préférant alors son fils à sa patrie, presse ce dernier de partir sur-le­ champ ; çl'autres, renforçant l'image d'un Créon pour qui la raison d'Etat l'emporte sur tout, disent qu'il l'aurait lui-même sacrifié.

Toujours est-il que Ménœcée se jette des murailles de la ville et que Thèbes résiste à l'assaillant.

Avant de crier victoire cep~ndant, de nombreux guerriers thébains tombent ; parmi eux.

Etéocle et Polynice, qui s'entretuent.

œ CRÉON, BEAU•PÈRE D'HÉRACLÈS Dans la légende d'Amphitryon et de ses fils Héraclès et lphiclès, Créon apparaît sous un jour meilleur que dans le mythe des Labdacides.

~mphi tryon, banni de Mycènes pour avoir tué par mégarde son oncle Electryon, se réfugie à Thèbes où Créon le purifie et lui demande de débarrasser la Béotie du renard monstrueux de Teumesse.

En échange.

il lui apportera son soutien dans la guerre contre les Téléboens .

Plus tard, Créon accueillera Héraclès et lphiclès.

Pour les remercier d"avoir mis un terme au tribut que le roi d'Orchomène.

Erginos, exigeait depuis le meurtre de son père par un Thébain, Créon leur offre la main de ses fille s: l'aînée, Mégare , épousera Héraclès, la plus jeune lphiclès.

ŒDIPE FACE À CRÉON c·est Créon qui dévoile à Œdipe son parricide et son inceste .

Représentation berlinoise d"Œdipus.

opéra de Wolfgang Rihm.

avec William Pell dans le rôle de Créon et Andreas Schmidt dans celui d'Œdipe, 1987 .

(Photo akg·1mages I Horst M aackl • • • • • • UN HOMME, PLUSIEURS VISAGES Dans les épopées d'Homère (v.

850 av.

J.-C.) comme dans les poèmes de Pindare (518-438 av.

J.-C .l.

la figure de Créon n'es t pas rattachée à la lé~ende d"Œ d1pe mais seulement a celle d'Héraclès.

On doit le personnage de Créon tel que nous le connaissons à Sophocle (495-406 av.

J.-C.l.

Chez ce même poète.

cependant, il présente plusieurs visages : dans Œdipe roi, c·est un homme pieux et peu ambitieux, tandis que dans Antigone.

il est le tyran par excellence, autoritaire, coléreux, méfiant, entêté ; dans Œdipe à Colone, Créon se montre tout aussi bruta l et méchant.

En revanche , le Créon des Phéniciennes (410-407 av.

J.-C.) d'Euripide est plus modéré ; ses sentiments paternels l'emportent sur son patriotisme.

ŒDIPE RÉSOL VANT L'ÉNIGME DU SPHINX Vase grec à figures rouges attribué au r: lntre de naluli nce deDlonpos , V" siècle av.

J.- C.

IPhoto DeA P1cture L•braryl. »