charle 8
Publié le 30/10/2013
Extrait du document
«
Nombreuses
sontlesuniversités où The
Camp ofthe Saints, devenu
unclassique, faittoujours l’objetdetravaux etde
débats.
Suivirent, danslafoulée, leséditions anglaises, espagnoles, portugaises, brésiliennes, allemandes,néerlandaises,
puis russes, tchèques, polonaises...
Jesalue avecunecertaine émotion perplexe latraduction enafrikaans, publiéeàPretoria
en 1990.
Cette même année1975,àParis, alorsque Le
Camp desSaints avait
disparu depuisdix-huit moisdesrayons deslibrairies
– àl’exception d’uneseule, celledeJean-Pierre Rudin,àNice –,leservice commercial desÉditions RobertLaffont releva,
sans querien nepût l’expliquer, unléger frémissement desventes qui,desemaine ensemaine, prenaitducorps et
s’affirmait jusqu’àdevenir uncourant constant qui,deréimpression enréédition, jamaisnecessa, aumoins jusqu’à
aujourd’hui.
Leslecteurs « historiques » dulivre venaient defaire irruption danslapartie.
À en juger parlerésultat, ilsétaient nombreux, detous milieux, persuasifs, souventinfluents, parfoishautplacés.
Beaucoup
m’ont écrit,parmi lesquels PierreGaxotte, ThierryMaulnier, JeanAnouilh, MauriceDruon,Jean-Louis Curtis,Michel
Déon, Jacques Laurent, JeanDutourd, dedroite, certes,maisaussi Alfred Sauvy, professeur auCollège deFrance et
directeur, jusqu’en1962,del’Institut nationaldémographique (lediscutable INED,aujourd’hui), quibien avant moiavait
détecté dansleschiffres l’irruption del’inéluctable.
J’aiconservé touscestémoignages, etcelui deSauvy m’estprécieux...
D’autres venaientmerendre visiteàl’occasion deSalons dulivre oudeséances dedédicaces, etc’est ainsi quej’aicompris
comment Le
Camp desSaints circulait.
Jeme souviens decedéputé-maire d’unedenos très grandes villesquienavait en
permanence unepile surson bureau, bienenvue, etl’offrait àchacun deses visiteurs endisant : « Lisezça,vous ne
pourrez jamaisl’oublier... » Oudecechauffeur detaxi, àParis : comme RobertLaffont ruedes Canettes, ilracontait Le
Camp desSaints à
ses clients, toutenconduisant, « pourfairepasser letemps ».
Lacourse terminée, iltrouvait lemoyen
de leur envendre un,« àpeu près unefois surdeux ».
Encompte àdemi avecun« copain libraire », ilen écoulait une
dizaine parjour...
Ouencore decet hôtelier-restaurateur, enBourgogne, quilejoignait àl’addition, enpaquet-cadeau
enrubanné, « aveclescompliments delamaison ».
Et enfin, l’Adorable Julia,àGenève.
Jel’avais applaudie maintesfoisauthéâtre.
Dessalles combles.
Unesouveraine
séduction.
L’inoubliable MadeleineRobinson.Cenefut pas une dédicace facile.Jene trouvais pasmes mots.
Quand enfin
je lui tendis sonlivre, ellemedit : « Vous savez,depuis qu’ilestsorti, c’estaumoins lecentième quej’achète.
Jeleprête,
on neme lerend pas,jelerachète etainsi desuite.
J’enaidonné àtous mesamis –elle mecitait desnoms connus.
Vous
m’avez brouillée avecquelques-uns.
Lalecture du Camp
desSaints, c’est
untest. »
Le thème du Camp
desSaints est
d’une extrême simplicité.
Ilpeut serésumer enune vingtaine delignes :
Dans lanuit, surnos côtes, auMidi denotre pays, centnavires àbout desouffle sesont échoués, chargésd’unmillion
d’émigrants.
Despauvres genstraqués parlamisère, desfamilles entièresavecfemmes etenfants, nuéesvenues dusud de
notre monde, attiréesparlaTerre promise.
Ilsespèrent.
Ilsinspirent uneimmense pitié.Ilssont faibles.
Ilssont désarmés.
Ils ont lapuissance dunombre.
Ilssont l’objet denotre remords etde l’angélisme moudenos consciences.
Ilssont l’Autre,
c’est-à-dire
multitude,l’avant-garde delamultitude.
Etmaintenant qu’ilssontlà,va-t-on lesrecevoir cheznous, enFrance,
« terre d’asile etd’accueil », aurisque d’encourager ledépart d’autres flottesdemalheureux qui,là-bas, sepréparent ?
C’est l’Occident, enson entier, quisedécouvre menacé.Menacédesubmersion.
Alorsquefaire ? Lesrenvoyer chezeux,
mais comment ? Lesenfermer dansdescamps, derrière desbarbelés ? Pastrès joli, etensuite ? Userdelaforce contre la
faiblesse ? Envoyercontreeuxnosmarins, nossoldats ? Tirer ?Tirerdansletas ? Quiobéirait àde tels ordres ? Àtous les
niveaux, conscience universelle, gouvernements, équilibredescivilisations, etsurtout chacun ensoi-même, onsepose ces
questions, maistroptard...
Le récit respecte lestrois unités, detemps, delieu etd’action.
C’estuntexte allégorique.
Toutsedénoue envingt-quatre
heures, alorsquedans laréalité ils’agit d’une submersion
{2} continue,
surdes années, dontnous nemesurerons lacatastrophique plénitudequ’autournant 2045-2050, lorsquesera
amorcé lebasculement démographique final :enFrance, etchez nosproches voisins,dansleszones urbanisées oùvivent
les deux tiersdelapopulation, 50 %deshabitants demoins de55 ans seront d’origine extra-européenne.
Aprèsquoi,ce
pourcentage necessera plusdes’élever encontrecoup dupoids desdeux outrois milliards d’individus, principalement
d’Afrique etd’Asie, quiseront venuss’ajouter auxsixmilliards d’êtreshumains quelaterre compte aujourd’hui, et
auxquels notreEurope d’origine nepourra opposer quesanatalité croupion etson glorieux vieillissement.
Cela, chacun peutlelire dans lapresse, traitéàla façon d’une banale information, commesic’était lachose laplus
naturelle dumonde.
Ilse publie chaque annéesurcesujet quelques livrestechniquement documentés,maisdontles
auteurs, àde rares exceptions près,segardent biendecrier qu’il yale feu àla maison.
Àdéfaut del’INED, quirebat les
cartes surordres etàson gré, démographes etsociologues sontàpeu près d’accord surl’essentiel, àsavoir leschiffres etle
délai, maishormis quelques dissidents dechoc, ilsl’assortissent deréserves prudentes etde précautions lénifiantes,oubien
affectent detraiter laquestion sousleseul angle professionnel, commeunentomologiste consciencieuxdissertantsurune
migration massivedefourmis.
Lejournaliste ÉricZemmour, prenantleparti des’en amuser, lescompare à« un serrurier
qui aurait forgéuneclef magique pourouvrir desportes soigneusement closes,maisqui,effrayé parlesmonstres qu’il
découvre, claquelaporte derrière lui,jette laclef, etaffirme d’unairdégagé qu’il
n’yarien àvoir
{3}
... »
En
fait, chacun lesait, d’instinct, queles« minorités visibles »vontdevenir majorité etqu’il n’existera plusaucun moyen,
hormis l’inconcevable.
»
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