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ASHERAT

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

Si sa présence est encore très discrète dans le panthéon assyrien, les Babyloniens lui accordent une attention respectueuse. Bons marins, les Phéniciens ne peuvent quant à eux que révérer une déesse de la Mer dont ils font l'épouse du Soleil. Source de toute vie, Ashérat devient la mère de tous les dieux et certaines légendes lui attribuent jusqu'à soixante-dix enfants.

« MYTHES DE MÉSOPOTAMIE DANS LA LUTTE D'ALEYIN CONTRE MÔT, ASHÉRAT EST JUGE ET PARTIE Lorsque Môt, l'esprit de la mo isson , vient à bout d'Aleyin, pe rsonnificat i on de la plu i e, Ashérat, gr and-mère du second , pleure sa mort et soutient Baal qui a perdu son fils.

C 'est aussi à elle que s'adresse El quand il s'agit de trouver un successeur au dieu des Pluies, et c'est elle qui désigne Môt, meurtrier d'Aleyin, pour exercer cette délicate mission.

C hassée par son époux El, elle met au monde une série de monstres qui vont tenter d'anéantir le dieu Baal, son propre fils.

Et quand ce dernier meurt à son tour, la déesse Anat vient dire à El et à Ashérat de se réjouir .

La psychologie humaine s'épuise à rendre compte de ces histoires divines où l'on se félicite de la mort d'un fils ..

.

A shérat est l'alliée tantôt des uns, tantôt des autres .

Son caractère y perd sans doute en clarté, ce que renforcent encore les multiples qualificatifs qui lui sont attr ibués.

Il faut cependant se souvenir qu'Ashérat se situe au-delà des affect ions particulières et que, dans le monde des dieux, la mort n'est jamais qu'une absence.

La déesse se réjouit de la fin de l' hiver comme elle célèbre celle de l'été : peu importe quels dieux règnent sur ces saisons, tous sont ses enfants .~ Dans le pays de Canaan et chez les Shasou, qui vivent au nord du Sinaï, Ashérat est assoc i ée au maitre du panthéon local, Yahvé , celu i-là même qui deviendra par la su ite la divinité des Hébreux .

En Samarie, des inscriptions se réfèrent à «Yahvé et son Ashérat » : « Qu 'Uriyahu soit béni par Yahweh, car de ses ennemis par son Ashérat il l'a sauvé » (Kh irbet el-Korn).

Avec le développement du monothé isme , Yahvé devient peu à peu le seul dieu, mais le nom d'Ashérat est encore ment ionné à quelques reprises dans l'Ancien Testament.

HYPOSTASES ET THÉOPHANIES Héritière des déesses-mères révérées au néolithique, Ashérat est une figur e un peu abstra ite, si universelle qu'elle va devo ir s'incarner en d'autres d ivinités aux figures plus consistan tes .

Elle a ainsi des hypostases, des refle ts d'elle-même en quelque sorte, qui accompagnent certains dieux : on cite notamment l' « Ashérat de Baal ».

Ses nombreux qualificatifs sont quant à eux asso ciés à des théophanies, c 'est-à-dire des manifestat ions de la déesse : elle est Qadesh quand la sagesse du monde se révèle au grand jour, Bêlit quand la puissance divine apparaît dans les changements de saisons.. »

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